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Femmes et addictions : êtes-vous sûres de tout savoir ?


Publication Mildeca du 08/03/2024



Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est l’occasion de faire le point sur la situation des femmes, notamment en termes de santé et de rappeler que femmes et hommes ne sont pas égaux face aux addictions. Évolutions et spécificités de certains usages, risques liés à la grossesse, consommations en contexte professionnel, impacts spécifiques sur la santé, etc. autant d’enjeux à clarifier en cette journée particulière.

Alcool et violences envers les femmes, des liens avérés

L’alcool a un effet désinhibant qui augmente le risque de violences : bagarres, agressions, relations sexuelles non voulues ou non protégées.

143 personnes, dont 122 femmes sont mortes de violences au sein du couple en 2021.

24% des auteurs avaient consommé de l’alcool au moment des faits et 10% en consomment habituellement.

La grossesse, une période à risque

Tabac, alcool ou cannabis affectent le bon déroulement de la grossesse.

En France, 1 enfant sur 100 souffre ou souffrira de troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF) directement liés à la consommation d’alcool durant la grossesse.

Avec pour conséquences :

des difficultés d’apprentissage, 

des troubles de la mémoire ou du comportement,

une plus grande vulnérabilité au risque.

Ainsi en France, près de 500 000 personnes vivraient avec des symptômes variés liés à la consommation d’alcool de leur mère au cours de la grossesse. 

Seulement 6 femmes sur 10 déclarent avoir été informées des risques de la consommation d’alcool sur l’enfant à naitre.

N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre sage-femme. 

La consommation d’alcool pendant la grossesse est la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France.

La consommation de cannabis durant la grossesse impacte le fœtus avec pour conséquence un poids à la naissance plus faible (tout comme le tabac) mais aussi des conséquences plus tardives durant l’enfance ou l’adolescence liées à l’action du cannabis sur le cerveau et aux troubles du neuro-développement qu’il cause.

FAUX : si vous avez des difficultés à être enceinte, pensez à faire le point sur vos consommations de substances psychoactives, en particulier le tabac (mais aussi l’alcool et le cannabis). Elles peuvent avoir un impact sur la fertilité, chez l’homme comme chez la femme, même chez des « petits fumeurs ». 

FAUX : la consommation occasionnelle d’alcool pendant la grossesse n’est pas exempte de risque. Ce risque existe dès le premier verre. Et tous les alcools sont neurotoxiques en particulier sur le cerveau du fœtus en pleine maturation.

Tabac, alcool & cancer, les femmes aussi

Depuis plusieurs années, la mortalité liée au tabac a diminué chez les hommes, alors qu’elle a doublé chez les femmes entre 2000 et 2015. On observe de plus en plus de cancers du poumon chez les femmes et les fumeuses voient leur risque de contracter un cancer du sein augmenté de 50 %.

Même si les femmes consomment moins d’alcool en moyenne que les hommes, elles présentent une incidence de cancers attribuables identiques à celle observée chez les hommes. Plus spécifiquement, 17 % des cancers du sein seraient attribués à une consommation régulière d’alcool, même modérée.

Le « binge drinking », une pratique qui concerne aussi les femmes

Le « binge drinking » est un terme anglo-saxon qu’on appelle en français « API » pour Alcoolisation Ponctuelle Importante et qui se traduit par la consommation d’au moins 6 verres en une seule occasion. Souvent associé à un public jeune, les API ont plutôt tendance à diminuer chez les hommes de moins de 24 ans, alors qu’elles augmentent sensiblement chez les femmes de plus de 35 ans.
Les API présentent de nombreux risques pour la santé à court terme : diminution des capacités cognitives, altération du jugement, comportements à risque pour soi et pour les autres (blessures, accidents, etc.).

Des spécificités socio-professionnelles

Par analogie avec les hommes, on pense souvent que les femmes ayant des professions peu ou pas qualifiées consomment plus d’alcool. Il n’en est rien, les femmes cadres sont plus exposées aux consommations dangereuses d’alcool que les ouvrières, employées ou occupant une profession intermédiaire. De plus, les femmes qui ont, du fait de leur travail, une exposition stressante au public, sont plus à risques d’augmenter leur consommation de tabac et de cannabis ainsi que leur consommation hebdomadaire d’alcool. Chez ces femmes, il existe un risque au moins multiplié par 2 de devenir dépendante à l’alcool.

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