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C'est quoi un stupéfiant ?

Un produit stupéfiant est une drogue produisant un engourdissement des centres nerveux.

  Une drogue peut être définie comme étant un produit naturel ou synthétique dont l’usage peut être légal ou non, consommé en vue de modifier l’état de conscience et ayant un potentiel d’usage nocif, d’abus ou de dépendance.

  Plus concrètement et plus spécifiquement, un produit stupéfiant est rarement un produit naturel qui se compose de cinq éléments : un élément précurseur, une substance chimique essentielle, des réactifs, des solvants, un catalyseur.

LES PRÉCURSEURS

Les précurseurs interviennent dans la composition des produits stupéfiants.

C’est une matière servant de façon spécifique et essentielle dans la fabrication d’un produit chimique fini. Il est incorporé à la molécule de la drogue et entre pour une bonne part dans la structure moléculaire finale. Il peut s’agir :

  de morphine, de codéine pour la fabrication de l’héroïne.

de feuilles de coca pour la fabrication de la cocaïne.

d’éphédrine pour la fabrication des amphétamines.

d’ergotamine pour la fabrication du LSD.

UNE SUBSTANCE CHIMIQUE ESSENTIELLE

 Une substance chimique essentielle est une substance proche du produit précurseur. C’est une matière qui participe à la réaction chimique et qui entre pour une faible part dans la molécule du produit final.

 Il peut s’agir :

  d’anhydéride acétique pour l’héroïne.

  de chlorure de benzyle pour la cocaïne.

  d’acide lysergique pour le LSD.

LES RÉACTIFS

Les réactifs sont des substances chimiques utilisées pour que se produise une réaction avec un ou plusieurs précurseurs.

Il peut s’agir :

    de bicarbonate de soude pour l’héroïne.

    de permanganate de potassium pour la fabrication de la cocaïne.

    d’oxyde d’aluminium pour la fabrication du LSD.

LES SOLVANTS

Un solvant est un liquide qui est utilisé pour rendre soluble un réactif ou pour purifier le produit.

Il peut s’agir :

    d’acétone, d’éther, d’éthanol pour la fabrication de l’héroïne.

   ➔ d’essence, de kérosène, de méthanol pour la fabrication de la cocaïne.

   ➔ de benzène, d’acétone, de chloroforme pour la fabrication du LSD. 

LE CATALYSEUR

Le catalyseur est une substance qui permet à une réaction de se produire ou de s’accélérer. Elle ne rentre pas dans la composition finale du produit.

Il peut s’agir :

  ➔ du noir de palladium pour l’héroïne.

  ➔ du mercure pour les amphétamines.

LES EFFETS DES DROGUES SUR LE CERVEAU

 Nous savons aujourd’hui que toutes les drogues agissent sur le cerveau selon les mêmes modalités (drogues licites et illicites).

  Le tabac, l’alcool, l’héroïne, la cocaïne, l’ecstasy, les médicaments psychoactifs …, tous les produits qui peuvent déclencher une dépendance chez l’homme ont en commun d’augmenter la quantité de dopamine disponible dans une zone du cerveau, le circuit de récompense.

  L’alcool se lie à de nombreux récepteurs biologiques comme les récepteurs à glutamate, sérotonine, nicotine, GABA. L’alcool est impliqué dans l’augmentation de la libération de dopamine dans le système mésocorticolimbique.

  Les amphétamines et ses dérivés comme l’ecstasy provoquent des augmentations immédiates et importantes de sérotonine dans la synapse mais aussi de dopamine qui sont suivies d’un épuisement des stocks de ces neuromédiateurs.

  Le cannabis entraîne une faible libération de dopamine.

  La cocaïne agit en empêchant la recapture de la dopamine au niveau des synapses en augmentant sa présence et donc son effet au niveau du cerveau des émotions.

  L’héroïne est transformée dans le cerveau en morphine et stimule ainsi le système de la dopamine.

Le problème de l’addiction c’est la dépendance car la dépendance c’est un problème de dérèglements.

L’ingestion de drogues provoquent une série de dérèglements cérébraux qui interagissent entre eux. Outre la sécrétion accrue de dopamine qui engendre un bien être passager en activant le circuit de la récompense, des déséquilibres plus ou moins durables s’installent en favorisant la dépendance.

 ➔ Au niveau des glandes surrénales : en cas de stress répété, les glandes surrénales libèrent des hormones qui stimulent le circuit de la récompense, circuit qui produit de la dopamine en devenant hyper sensible aux drogues.

 ➔ Au niveau du couplage noradrénaline-sérotonine : le couplage régule la dopamine. La drogue suractive ce couplage en provoquant une sécrétion accrue plus (+) une sur-stimulation du cortex préfrontal (le siège de prise de décisions).
Conséquence : décision de reprendre de la drogue et mal être se conjuguent.

 ➔ Au niveau de la jonction neuronale : à la longue, les neurones s’adaptent à la prise de drogues, c’est la tolérance qui engendre des doses de plus en plus fréquentes et de plus en plus fortes pour obtenir le même effet ou presque.

 ➔ Au niveau du rétrocontrôle dopaminergique : les drogues épuisent le garde fou assuré par d’autres neurones censés limiter la sécrétion de dopamine.
Conséquence : effet de la drogue et dépendance augmentent.


QUELQUES DÉFINITIONS POUR MIEUX COMPRENDRE

 ➔ Pour plus d’informations, consultez la rubrique dictionnaire.

Une drogue peut être définie comme étant une substance d’origine naturelle ou synthétique qui agit sur l’organisme d’un sujet en modifiant ses sensations et son comportement.

  Un produit stupéfiant est une drogue qui produit un engourdissement des centres nerveux.

  La toxicomanie pourrait être définie comme étant une perte de liberté par rapport à un produit psychotrope, conduisant à une intoxication chronique ou répétée, dont les quatre caractéristiques seraient : l’invincible besoin de consommer, l’augmentation de cette consommation, la dépendance psychique et physique et les effets nuisibles de cette consommation (effets nuisibles pour le consommateur et pour la société).

  L’alcool, le tabac, le cannabis, l’héroïne, la cocaïne sont des substances psychoactives qui agissent sur le cerveau en modifiant l’activité mentale, les sensations, le comportement et en provoquant des effets somatiques (sur le corps) d’une grande diversité selon les propriétés de chacune, leurs effets et leur nocivité.

  Un alcaloïde est une substance organique contenant au moins un atome d’azote dans la molécule.

  Un psychotrope est une substance médicamenteuse d’origine synthétique.

Par tolérance au produit, il faut entendre une accoutumance et donc une hausse de la consommation d’un produit pour obtenir les mêmes effets.

  La dépendance est le fait de ne plus pouvoir se passer d’un produit. Deux dépendances : physique et psychique.

  La dépendance psychique est le besoin psychologique de réitérer la prise du produit pour éviter un sentiment de malaise ou d’angoisse.

  La dépendance physique est l’apparition de signes cliniques qui constituent l’état de manque lorsque l’usager cesse de consommer le produit.

  Par overdose, il faut entendre surdose. Elle provoque le décès. En matière de stupéfiants, c’est plus la qualité que la quantité du produit qui est mise en cause.

  Le sevrage est l’action de sevrer, de priver. Dans un cas de sevrage, la suppression du besoin physique est estimée à quinze jours.


Sachez enfin que les effets d’une drogue varient en fonction de plusieurs paramètres : la dose absorbée, la qualité et la durée d’exposition, les expériences antérieures, le mode d’administration, le contexte de la prise (plaisir, convivialité, problèmes…), la personnalité de l’usager, etc.

La drogue avec un grand D ça n’existe pas.
Ce qui existe, ce sont des produits différents qui agissent différemment sur des individus différents.
La question de la dangerosité est aussi voire surtout une question de la dangerosité des comportements de consommation.


On ne peut être addict qu’à une chose qu’on aime.

La question du goût joue un rôle déterminant au départ d’une addiction.

LA DROGUE LA PLUS DANGEREUSE, C’EST CELLE QUE VOUS ALLEZ AIMER !