Les drogues sont en général classées en produits licites et illicites.
Une première distinction concerne la possibilité de se procurer légalement ces substances comme c’est le cas pour le tabac, l’alcool et les médicaments ayant des effets psychoactifs.
L’usage de ces substances réglementées peut cependant devenir illicite dans certaines circonstances (conduite automobile au-delà d’un seuil pour l’alcool, consommation dans certains lieux publics pour le tabac, usage hors prescription pour les médicaments).
TROIS PRODUITS LICITES – TROIS PARTIES
PARTIE 1 : L’ ALCOOL.
PLAN |
➔ L’ ALCOOL, QU’EST-CE QUE C’EST ? ➔ QUELS SONT LES EFFETS DE L’ALCOOL ➔ QUELS SONT LES RISQUES ? ➔ QUELQUES REPÈRES. ➔ EN SAVOIR PLUS. |
L’ ALCOOL |
L’alcool, qu’est-ce que c’est ? |
L’alcool est obtenu par la fermentation ou la distillation de végétaux riches en sucres (raisins, pommes, poires, betteraves, canne à sucre, céréales comme l’orge ou le riz, pommes de terre et bois …).
Les boissons alcoolisées contiennent de l’alcool éthylique, substance plus connue sous le nom d’éthanol.
La bière contient par exemple environ 5% d’éthanol, le vin 12% et les alcools forts comme la vodka, 40%.
L’éthanol n’est pas la seule substance contenue dans l’alcool. Il en existe de toutes sortes et celle que l’on obtient à partir du bois est l’alcool méthylique (substance très toxique utilisée notamment pour la fabrication de l’alcool à brûler et de l’alcool à 90°).
L’alcool est une substance psychoactive qui agit sur le système nerveux central.
La production, la vente et l’usage de l’alcool sont réglementés.
Quels sont les effets de l’alcool ? |
L’alcool a des effets stimulants comparables à ceux d’autres produits addictifs.
Quand on boit de l’alcool, il passe directement du tube digestif dans les vaisseaux sanguins.
Les premiers effets apparaissent après quelques minutes et peuvent durer plusieurs heures.
Nous ne sommes pas tous égaux face à l’alcool et chacun réagit différemment selon son état physique et psychique, selon le contexte, le moment, le sexe, le poids de la personne, le moment, la fréquence de consommation, la quantité consommée …
L’alcool entraîne des sensations de détente, de désinhibition, de plaisir, d’excitation.
À fortes doses, on peut rencontrer des états de fatigue, de déprime accompagnées d’ivresses, de vomissements, de nausées et maux de tête.
Le saviez-vous ?
Vin rouge, vin blanc, champagne, cidre, digestif, pastis, bière : chaque verre de ces boissons (doses cafés) renferme la même quantité d’alcool, soit environ 10 g.
Quels sont les risques ? |
Avec l’alcool, plus on augmente les quantités, la fréquence et les occasions de boire, plus les risques sont importants, en particulier les risques immédiats (accidents domestiques, de la route, du travail, violences …).
➔ Les risques immédiats : l’ivresse (avec les conséquences que l’on connaît au volant).
Désinhibition, sensation de détente, euphorie, flot de paroles … mais aussi, en fonction du taux : diminution de la vigilance et des réflexes, somnolence, troubles digestifs, perte du contrôle de soi (violences, perte des capacités à se défendre, risques sexuels, accidents graves de la route, accidents du travail …), mauvaise coordination des gestes, nausées, troubles de l’équilibre, troubles des réflexes, troubles de la vision, agressivité, angoisse, coma éthylique …
➔ Les risques à moyen terme :
L’alcool est un facteur d’affaiblissement de l’organisme.
Le sujet imprégné offre moins de résistance aux maladies infectieuses, ainsi qu’aux blessures et traumatismes.
Les opérations chirurgicales sont plus difficiles et dangereuses.
Les risques à moyen terme c’est aussi : |
➔ des risques d’apparition ou d’augmentation de troubles psychologiques. ➔ des risques de dépendance physique et psychique pouvant entraîner la détérioration des liens familiaux, sociaux et professionnels. ➔ des risques de détérioration grave de la santé physique et mentale (cirrhoses, maladies neurologiques, cancers, démences …). ➔ des risques chez les femmes enceintes (risques pour le fœtus). |
Les mélanges cannabis, médicaments (antibiotiques, tranquillisants …), ecstasy, kétamine augmentent les risques !
Des comas ont notamment été recensés lors d’une absorption simultanée d’alcool et de GHB.
La consommation d’alcool est souvent associée à celle du tabac qui entraîne une dépendance physique et psychique assez rapide et plutôt forte.
Dans tous les cas, après la consommation, ne pas conduire ou ne pas reprendre une activité à responsabilité ou à risques.
QUELQUES REPÈRES |
Un verre standard d’alcool (25 cl) contient 10 grammes d’alcool. Le taux légal d’alcoolémie maximum autorisé est de 0.5 gramme d’alcool par litre de sang. Il y a la même quantité d’alcool pur dans tous les verres standard de boissons alcoolisées : 25 cl de bières à 4° = 2,5 cl de vodka à 40° = 10 cl de vin à 12° = 10 à 12 grammes d’alcool ➔ soit une alcoolémie moyenne de 0.20 à 0.30 g/litre de sang selon les personnes. Un individu en bonne santé élimine 0.10 à 0.15 g d’alcool par litre de sang en une heure. Il n’existe aucune « recette » pour éliminer l’alcool plus rapidement. Le taux d’alcool atteint son maximum 30 minutes après une absorption à jeun et 1 heure après une absorption au cours d’un repas. Chaque verre consommé fait en moyenne monter le taux d’alcool de 0.25 g d’alcool par litre de sang. |
ON OUBLIE TROP SOUVENT |
➔ que la consommation d’alcool est un problème. ➔ que l’effet immédiat reste l’ivresse avec les conséquences que l’on connaît au volant d’un véhicule (amendes, retrait de points et du permis de conduire, garde à vue, prison dans les cas les plus graves). ➔ qu’une consommation répétée, sur un long terme, entraîne une consommation régulière puis abusive. ➔ que nous avons tendance à sous estimer la consommation d’alcool chez les plus jeunes où il est constaté une augmentation des ivresses répétées. |
ALCOOL ET RELATIONS SEXUELLES |
Sous l’effet de l’alcool, une personne peut être fortement désinhibée et adopter un comportement inhabituel et dangereux sans en mesurer les conséquences. Le risque est d’avoir une relation sexuelle non protégée, sans consentement réel, et de contracter une infection sexuellement transmissible ou de connaître une grossesse/paternité non désirées. Une personne ivre peut également agresser et/ou subir des violences sexuelles parce qu’elle n’est pas totalement consciente de ce qu’elle fait ou est moins en mesure de se défendre. |
Ce que je peux faire : ➔ être vigilant (e) si quelqu’un m’incite à consommer de l’alcool. ➔ entre amis : veiller les uns sur les autres, notamment en cas de comportement inhabituel d’une personne. ➔ ne pas accompagner un (e) inconnu (e) sans avertir mes amis du lieu et de la personne avec qui je pars. ➔ m’assurer que la personne avec qui je veux avoir une relation sexuelle est pleinement consciente et volontaire pour avoir un rapport protégé. |
Ce que dit la loi : Tout acte de nature sexuelle commis sur une autre personne sans son consentement est une agression sexuelle ou un viol. À ce sujet, on présente toujours le GHB/GBL comme étant la drogue du viol. Certes mais cependant, en France, la drogue du viol c’est avant tout l’alcool ! |
Chaque année, plus de 700 personnes sont tuées sur les routes dans un accident impliquant un conducteur ayant pris des drogues (licites et/ou illicites), soit 1 accident mortel sur 5. A 0.5 g par litre d’alcool dans le sang (soit le taux légal pour un permis normal (0.25 mg/l par litre d’air expiré à l’éthylomètre) : RISQUE D’ACCIDENT (POTENTIELLEMENT MORTEL) MULTIPLIÉ PAR 2. Nota : 0.2 g/l par litre de sang pour un jeune conducteur en permis probatoire ou 0.10 mg/l d’alcool par litre d’air expiré. A 0.8 G/L d’alcool par litre de sang : RISQUE D’ACCIDENT MULTIPLIÉ PAR 10. A 2 G/L d’alcool par litre de sang : RISQUE D’ACCIDENT MULTIPLIÉ PAR 80. |
En cas de test positif, le refus de se soumettre à la vérification entraîne les mêmes sanctions qu’une analyse sanguine ou salivaire positive. |
Comme pour tous les délits, les condamnations pour conduite après usage de stupéfiants sont inscrites au casier judiciaire. |
LE CONTRAT D’ASSURANCE REMIS EN CAUSE En cas d’accident après usage de drogues, le conducteur s’expose à des sanctions de son assureur : ➔ augmentation des cotisations. ➔ résiliation de son contrat. ➔ réduction ou annulation des indemnisations. |
Conduire sous l’emprise de l’alcool met en péril sa propre sécurité et celles des autres usagers. À partir de 0.5 g d’alcool par litre de sang, les risques sont réels : ➔ le champ visuel est rétréci. ➔ la perception du relief, de la profondeur et des distances est modifiée. ➔ la sensibilité à l’éblouissement est plus importante. ➔ la vigilance et la résistance à la fatigue diminuent. ➔ la coordination des mouvements est perturbée. ➔ le conducteur sous évalue les risques et surestime ses capacités. |
LES EFFETS SUR LE CORPS Notre organisme ne digère pas l’alcool, qui passe directement du tube digestif dans les vaisseaux sanguins. En quelques minutes, le sang le transporte dans toutes les parties de l’organisme. |
➔ CERVEAU L’alcool se fixe sur les neurones et perturbe leur fonctionnement. Il va d’abord agir sur l’humeur, mais il affecte aussi les réflexes et la mémoire. Il provoque une somnolence, des troubles de la parole et de l’équilibre, des nausées. C’est l’état d’ivresse appelé aussi « ébriété ». Les facultés du cerveau (mémoire, concentration, raisonnement) sont diminuées. Des troubles psychologiques apparaissent : anxiété, dépression, troubles du comportement … Une personne qui consomment énormément d’alcool en peu de temps (le binge drinking) peut perdre conscience : c’est le coma éthylique. La mort immédiate est alors possible. |
➔ FOIE Destruction des cellules, ce qui conduit à une maladie appelée cirrhose qui peut être mortelle car le foie ne peut plus jouer son rôle de filtre sanguin. |
➔ APPAREIL DIGESTIF L’alcool est responsable de nombreux cas de morts par cancer des organes du tube digestif : bouche, pharynx, larynx et œsophage. |
➔ APPAREIL PRODUCTEUR Chez l’homme, l’alcool peut diminuer la fertilité. Il est aussi extrêmement toxique pour les femmes enceintes. Même à faible dose, il traverse le placenta et il est directement absorbé par le fœtus qui peut en garder des séquelles physiques et mentales irréversibles. |
➔ PEAU Elle est détériorée, surtout au niveau du visage où les traits s’épaississent. |
PARTIE 2 : LE TABAC.
PLAN |
➔ LE TABAC, QU’EST-CE QUE C’EST ? ➔ QUELS SONT LES EFFETS DU TABAC ? ➔ QUELS SONT LES RISQUES ? ➔ CE QUE L’ON NE SAIT PAS TOUJOURS. |
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES ➔ INFORMATIONS – LES DOSSIERS DU SITE : La chicha : du tabac (pas) comme les autres … ➔ AIDES – INFOS + : Le succès de la puff chez les adolescents inquiète. |
LE TABAC |
Le tabac, qu’est-ce que c’est ? |
Le tabac est une plante de la famille des solanacées.
Après séchage, les feuilles doivent fermenter pour obtenir un goût spécifique.
Les techniques de séchage déterminent les tabacs blonds, bruns …
Le tabac contient de la nicotine et de nombreux additifs (humectants, goûts, saveurs, etc) facilitant la combustion mais accroissant éventuellement la dépendance.
La nicotine est une substance psychoactive qui agit sur le système nerveux central.
La production, la vente et l’usage du tabac sont réglementés.
Quels sont les effets du tabac ? |
Le tabac est riche en un alcaloïde psychoactif qui rend particulièrement dépendant : la nicotine.
L’usage banalisé du tabac consommé sous forme de cigarettes occasionne une toxicomanie particulièrement grave appelée le tabagisme.
Chacun réagit différemment au tabac selon son état physique et psychique, selon la quantité consommée, selon le mode de consommation.
La nicotine est une substance psychoactive augmentant la vigilance et la capacité de réflexion.
Elle possède un effet anxiolytique et coupe-faim mais comporte des risques.
Quels sont les risques ? |
Le tabagisme est le premier fléau et est un problème de santé publique car la cigarette est toxique.
En 2000, la France était le pays d’Europe où à 12 ans, les jeunes fumeurs étaient les plus nombreux.
➔ Risques à court terme :
Altération du goût, de l’odorat, de l’haleine. Augmentation de la pression artérielle. Accélération du rythme cardiaque. Altération de la peau, des cheveux, du teint et de la couleur des dents. Diminution de la résistance à l’exercice physique et de la capacité respiratoire. Limitation de l’apport de l’oxygène au cerveau et aux muscles (maux de tête, étourdissement …). Effets négatifs sur le déroulement de la grossesse (augmentation des risques de fausse couche, de naissance prématurée, de faible poids du nourrisson …). Etc.
➔ Risques à moyen terme :
Durcissement des artères pouvant provoquer des accidents cardiaques et cérébraux. Risque d’infarctus du myocarde deux fois plus important chez les fumeurs. Troubles de l’appareil respiratoire (bronchite chronique et aggravation de l’asthme). Risques accrus de déchaussement des dents. Risque du cancer du poumon qui est multiplié par quinze chez les fumeurs.
CE QUE L’ON NE SAIT PAS TOUJOURS |
Les cigarettes dites « légères » entraînent les mêmes risques que les autres car elles ne sont pas moins dangereuses. La pratique d’un sport n’atténue pas les risques liés à la consommation de tabac mais peut constituer une aide pour le sevrage. Une ambiance enfumée est nocive pour les non-fumeurs. Les consommations d’alcool et de tabac sont souvent associées et augmentent les risques de cancers du larynx, de la bouche, de l’œsophage … La consommation de tabac et de cannabis est très souvent associée. Un tiers des incendie sont causés par des cigarettes ou des mégots mal éteints. Fumer en conduisant est un facteur de risque supplémentaire en ce qui concerne les accidents de la route. Les composants multiples des cigarettes et du tabac à rouler ne sont pas tous identifiés et leurs effets ne sont pas forcément connus. Certains additifs introduits par les industriels du tabac accéléreraient et accentueraient la dépendance. Les risques du tabac sont liés à la durée de consommation et aux quantités fumées mais les données actuelles sont encore insuffisantes pour affirmer qu’une faible consommation pourrait comporter moins de risques que pour une consommation importante et régulière. Après 20 minutes, votre pression sanguine et les pulsations de votre cœur redeviennent normales. Après 8 heures, la quantité de nicotine et de monoxyde de carbone dans votre sang diminue de moitié (l’oxygénation de vos cellules redevient normale). Après 24 heures, le risque de crise cardiaque diminue, le monoxyde de carbone issu de la fumée de cigarette est complètement éliminé de votre corps. Vos poumons commencent à évacuer le mucus et les résidus de fumée. Après 48 heures, votre corps ne contient plus de nicotine et votre goût ainsi que l’odorat s’améliorent. Après 72 heures, respirer vous est plus facile. Votre énergie augmente et vos bronches commencent à se décontracter. La première année, l’essoufflement décroît et le risque de maladies cardio vasculaires diminue de moitié. |
Le tabac est responsable de un décès sur huit, soit 20 % de la mortalité masculine et 6 % de la mortalité féminine qui est en nette hausse. Rappel : 73 000 décès par an en 2015. En France, pour l’année 2017, environ 49 000 nouveaux cas de cancers de poumons recensés. Tabagisme passif : 2500 à 3000 décès par an à la fin des années 1990. |
UN VRAI POISON ➔ LE TABAC, qui possède plus de 4000 substances chimiques, est très nocif. ➔ LES GOUDRONS sont la cause principale d’apparition de cancers au niveau des poumons et de la gorge. ➔ LE MONOXYDE DE CARBONE, lui, est très mauvais pour les artères qui distribuent le sang dans tout le corps. ➔ D’AUTRES SUBSTANCES vont irriter l’ensemble des voies respiratoires. Son principal composant, LA NICOTINE, est aussi toxique. ➔ Un des problèmes du tabac est le TABAGISME PASSIF, quand des personnes non-fumeuses sont exposées à la fumée des autres. ➔ Le tabagisme augmente de 26 % le risque de CANCER DU POUMON chez un non-fumeur. |
LES EFFETS SUR LE CORPS Quand on allume une cigarette, la fumée passe dans la bouche puis dans les poumons, et son principe actif, la nicotine, finit par se répandre dans tout l’organisme. |
➔ CERVEAU La nicotine est un excitant pour le système nerveux. La concentration et la vigilance sont augmentées mais à fortes doses, le tabac peut engendrer des nausées, des vertiges et des maux de tête. D’autre part, des troubles du sommeil et de l’anxiété peuvent aussi apparaître chez le fumeur. |
➔ BOUCHE L’haleine est fétide et les dents jaunissent ! |
➔ BRONCHES Les bronches souffrent. Les goudrons irritent les muqueuses et empêchent les voies respiratoires de se nettoyer. Les poumons s’encrassent. Les goudrons détruisent les cellules ce qui, à terme, peut provoquer des cancers. |
➔ PEAU Elle ternit et vieillit plus vite. La nicotine favorise l’acné. Les cheveux deviennent cassants et les ongles jaunissent. |
➔ CŒUR Le tabac augmente la pression dans les vaisseaux, il accélère le rythme cardiaque et abîme les artères sanguines. Le risque de mort par arrêt cardiaque (infarctus) est trois fois plus élevé chez les fumeurs. |
➔ APPAREIL DIGESTIF La nicotine augmente la sécrétion des acides gastriques (acides qui transforment la nourriture dans notre estomac). |
➔ APPAREIL REPRODUCTEUR La nicotine peut diminuer la fécondité. Elle es très nocive pour le déroulement de la grossesse et le développement du fœtus. |
PARTIE 3 : LES MÉDICAMENTS.
PLAN |
➔ C’EST QUOI UN PSYCHOTROPE ? ➔ UNE CLASSIFICATION A QUATRE ASPECTS ➔ LES CARACTÉRISTIQUES ET LES EFFETS DES PSYCHOTROPES ➔ LES BENZODIAZÉPINES ➔ QUE PRÉVOIT LA LOI ? |
LES MÉDICAMENTS |
Les médicaments ne sont pas des drogues quand on les prend pour prévenir ou traiter une maladie.
Dès que leur consommation est détournée et augmentée en dehors de la prescription du médecin, on parle de toxicomanie médicamenteuse.
La toxicomanie médicamenteuse évoquée ici concerne essentiellement les psychotropes.
C’est quoi un psychotrope ? |
Les psychotropes sont essentiellement des benzodiazépines qui sont des médicaments destinés à combattre l’anxiété (encore nommés tranquillisants).
Ils agissent chimiquement sur le psychisme.
Les hypnotiques, anxiolytiques, neuroleptiques et antidépresseurs sont des médicaments psychotropes car ils ont une action sur le système nerveux central.
Les psychotropes datent de 1957.
STERNBACH est le chimiste allemand qui a synthétisé les premiers benzodiazépines.
Le premier produit a été la chlordiazépoxide, plus connue sous l’appellation Librium.
Autres produits existants : valium (1964), tranxène (1968), xanac (1984), etc.
Prescrits par un médecin, après diagnostic, les médicaments psychotropes permettent d’atténuer ou de faire disparaître anxiété, troubles du sommeil, dépression…
Mais les psychotropes font aussi l’objet d’automédication.
Dans les deux cas, leur utilisation prolongée peut évoluer vers une pratique toxicomaniaque, détournée de son usage thérapeutique.
Une classification à quatre aspects |
1) Les hypnotiques (rohypnol).
2) les anxiolytiques (le valium).
3) les antidépresseurs (prozac).
4) les neuroleptiques (nozinam).
Les caractéristiques et les effets des psychotropes |
Les psychotropes ont les caractéristiques suivantes : anxiolytiques, sédatifs, anticonvulsants, myorelaxant.
Les effets secondaires sont : une dépendance, une somnolence diurne, une hypotonie musculaire, des réactions paradoxales, une levée des inhibitions pouvant conduire le consommateur à devenir agressif ou à prendre des risques non calculés.
Les benzodiazépines … |
Les benzodiazépines sont des anxiolytiques ou hypnotiques qui sont prescrits pour apaiser les manifestations de l’angoisse ou de l’anxiété grâce à leurs qualités sédatives facilitant la relaxation musculaire.
Ils peuvent cependant entraîner une perte de mémoire pour des faits récents, une baisse de la vigilance, un état de somnolence et une diminution des réflexes.
Les benzodiazépines entraînent un risque de dépendance psychique et physique.
On distingue trois types de toxicomanie médicamenteuse.
1) LA TOXICOMANIE MÉDICAMENTEUSE PROPREMENT DITE |
Elle concerne tous les types de médicaments, les associations de différents médicaments n’étant pas rares. Cette pratique de consommation se rapproche de la dépendance car la vie de l’usager est centrée sur sa consommation. La prise de médicament ne répond pas au besoin de soigner une pathologie mais à celui de recouvrer un certain bien-être (je consomme non pas pour aller bien mais pour ne pas aller mal !) |
2) LA TOXICOMANIE MÉDICAMENTEUSE CHEZ LES TOXICOMANES. |
Les médicaments psychoactifs viennent ici apporter des sensations nouvelles et/ou moduler les effets sédatifs. Le médicament est ici détournée de son usage. POUR PLUS DE RENSEIGNEMENT SUR CETTE TOXICOMANIE : CONSULTEZ LES DOSSIERS DU SITE & RUBRIQUE MÉDICAMENTS. |
3) LA TOXICOMANIE MÉDICAMENTEUSE MÉCONNUE. |
Les médicaments sont généralement pris en fonction d’une prescription médicale. Face à la persistance de certains maux ou face à l’apparition de symptômes nouveaux, l’escalade médicamenteuse et la dépendance insidieuse s’installent … |
Que prévoit la loi ? |
Tout médicament, avant sa commercialisation, doit obtenir une autorisation de mise sur le marché.
Les médicaments psychoactifs sont délivrés en pharmacie, et pour la plupart uniquement sur ordonnance médicale.
Depuis 1991, la durée des prescriptions des tranquillisants et des somnifères est limitée pour que le médecin évalue régulièrement l’intérêt du traitement : quatre semaines pour les somnifères, douze semaines pour les tranquillisants.
Retenez enfin, que les benzodiazépines créent une dépendance psychique et physique, que les neuroleptiques qui relèvent de prescriptions psychiatriques ne créent pas de dépendance particulière, que les antidépresseurs créent uniquement une dépendance psychique.
Toute toxicomanie concerne rarement un seul produit. Il s’agit le plus souvent d’une polytoxicomanie et l’utilisation par le toxicomane de médicaments est la règle pour obtenir des effets secondaires différents des usages habituels. |