PLAN |
➔ HISTORIQUE. ➔ PRÉSENTATION DU KHAT. ➔ LA PRODUCTION DU KHAT. ➔ LES PRINCIPES ACTIFS DU KHAT. ➔ LES MODES DE CONSOMMATION DU KHAT. ➔ LES EFFETS DU KHAT. ➔ DÉPENDANCE. |
HISTORIQUE |
La consommation du khat est très ancienne car des manuscrits des XIV et XV siècles la présente déjà comme une coutume ancestrale.
Le khat, comme le café, est un arbuste originaire de la province éthiopienne de Kaffa, qui en langue arabe se nomme Kafta, appellation d’où le khat tire son nom et ses diverses appellations : khat, kat, qât ou cath.
A l’origine, le khat semble avoir été utilisé à des fins médicinales.
Les marins yéménites, hardis navigateurs, en répandirent ensuite la culture et l’usage à l’actuelle Tanzanie et à Madagascar.
Sa consommation était autrefois uniquement limitée aux pays le produisant car seules les feuilles fraîches possèdent l’effet stimulant désiré.
Le développement des moyens de transport en a étendu la consommation à plusieurs millions de personnes.
Ainsi, depuis une trentaine d’années, des pays non producteurs, tels que Djibouti et la Somalie, sont devenus d’énormes consommateurs de khat.
A l’heure actuelle, dans certaines régions de la Corne de l’Afrique, plus de 90% de la population use régulièrement de khat.
Cet usage régulier engendre des problèmes financiers et politiques pour les gouvernements de ces pays, mais constitue le ciment même des sociétés déshéritées et souvent archaïques de ces régions.
PRÉSENTATION DU KHAT |
Le khat est un arbuste (nom scientifique : Catha Edulis) de la famille dPRÉSENTATION DU KHATes CELASTRACEES cultivé en buissons et qui croît dans les régions de la Corne d’Afrique.
Les feuilles de cet arbuste sont cueillies et consommées fraîches par les autochtones, mâchées à la manière des feuilles de coca par les indiens des hauts plateaux andins.
Les branches ont des feuilles opposées ou alternantes aux caractéristiques suivantes : saveur astringente, odeur légèrement aromatique, coriaces, surface lisse, couleur verte foncée à l’état frais et devenant brunâtre par la suite.
La feuille elle-même ne présente aucune caractéristique permettant de l’identifier aisément.
Cet arbuste pousse en Afrique de l’Est et dans la partie sud-ouest de la péninsule d’Arabie (Djibouti, Éthiopie, Somalie, Nord Yémen, Kenya …).
LA PRODUCTION DU KHAT |
Le khat est consommé dans tous les pays producteurs : Éthiopie, Kenya, Tanzanie, Madagascar et Yémen. Cependant, exception faite du Nord Yémen, les plus grands consommateurs de khat ne sont pas les pays producteurs mais la République de Djibouti et la Somalie.
Le khat est lié à la vie sociale et à la culture de ces pays dont il semble indissoluble.
Il est vendu sous forme de bottes, comme on vend le cresson en France.
Sa vente est soumise à un sévère contrôle de la part des autorités gouvernementales concernées.
Devant les graves problèmes que pose l’usage de khat dans les dites régions, certains gouvernements ont tenté de réagir :
· Le 2 août 1977, la République de Djibouti a interdit l’importation, la vente et l’usage de khat sur le territoire de Djibouti. Immédiatement, un véritable « marché noir » s’est établi et seuls les gens aisés on alors pu se procurer du khat. Des troubles graves à l’ordre public sont survenus dans les jours qui ont suivi cette interdiction qui frappait surtout les plus défavorisés. Devant l’ampleur des mouvements quasi insurrectionnels qui durèrent des mois, le 4 décembre 1977, le décret fut reporté par les autorités.
· Le 19 mars 1983, le gouvernement somalien a décrété cette même interdiction. Un véritable trafic s’est immédiatement instauré entre l’Éthiopie et la Somalie, la frontière somalienne étant jugée par les autorités, comme étant une véritable passoire. De nombreux combats ont eu lieu entre les forces armées et les trafiquants de khat qui prospèrent à l’heure actuelle. L’interdiction en Somalie, comme auparavant à Djibouti, ne semble nullement suivie d’effets.
Parmi ces deux exemples, il apparaît que les autorités des pays de la Corne de l’Afrique aient parfaitement conscience des effets néfastes du khat. Cependant, toute mesure de prohibition prise ne semble dissuader personne. Vraisemblablement, il faudrait accompagner toutes ces mesures d’une véritable rééducation de toute la société, ce qui n’est guère envisageable. Aussi, dans ces états, les gouvernements préfèrent admettre l’usage du khat et adapter la société et son organisation en fonction de ce phénomène social unique.
LES PRINCIPES ACTIFS DU KHAT |
Les effets recherchés par les consommateurs de khat sont très proches de ceux produits en Amérique du Sud, par la mastication des feuilles de coca.
Ils peuvent se résumer à combattre la fatigue et la faim.
Les deux principaux alcaloïdes sont contenus dans les feuilles.
Il s’agit de la cathine et de la cathinone.
La cathinone est un stimulant très puissant. Ses effets se rapprochent de ceux des amphétamines : perte d’appétit, nervosité, hypertension, trouble du rythme cardiaque, dilatation pupillaire. Ces alcaloïdes, qui sont donc des stimulants de type amphétaminique, ont une durée d’efficacité très courte, d’environ une semaine. Au-delà, ils ne procurent plus d’effet psychique. Pour cette raison, chaque jour, dans les pays producteurs, on procède à la cueillette des feuilles et des jeunes pousses qui sont expédiés par des moyens de transports rapides.
LES MODES DE CONSOMMATION DU KHAT |
Le khat se mâche principalement mais il peut parfois être consommé en infusions.
La plupart du temps, il est utilisé en réunion, par exemple à Djibouti, les mangeurs de salade se réunissent dans des « Mabrazs », véritables clubs privés dans lesquels ils consomment leurs bottes de khat.
Un usager habituel de khat va consommer de cinq à huit bottes d’un poids global d’environ 300 à 400 grammes dans son après-midi.
Il consacrera donc environ le tiers ou la moitié de ses revenus à sa consommation.
LES EFFETS DU KHAT |
Le khat est un stimulant.
Les effets se développent en deux phases :
➔ UNE PHASE EUPHORIQUE.
Une phase euphorique qui peut dépasser d’une à deux heures la mastication et qui se caractérise par une grande excitation, de l’hilarité, un sentiment de puissance accrue, un entrain inhabituel chez le sujet dont la mémoire semble stimulée.
➔ UNE PHASE DÉPRESSIVE.
Une phase dépressive succédant à cette phase tonique et qui dure quelques heures pendant lesquelles l’usager ressent une grande lassitude, un repli sur soi, de l’insomnie, un manque total d’appétit et un sentiment d’épuisement mental.
DÉPENDANCE |
Si l’on a pu constater des crampes, une irritabilité, un malaise physique chez l’usager habituel quand il n’a pas son produit, on ne peut pas parler de manque comme dans le cas de l’héroïne.
Les usagers de khat, lorsqu’ils quittent leur contrée, cessent d’user de ce produit sans grande difficulté. Dès qu’il se retrouve par contre en présence du produit, l’ex « brouteur de salade » y revient immédiatement pour sa plus grande satisfaction.
Une consommation importante conduit à un état agressif voir psychotique s’accompagnant d’insomnies.
Une consommation moins abondante mais continue provoque un effritement de la personnalité, une dégradation mentale, une hypertension chronique et une perte d’appétit.
En France, le khat est classé comme produit stupéfiant.