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La poly-consommation


La consommation de produits psychotropes est fréquente et souvent initiée dans un but festif et convivial.

Si cette consommation ne peut concerner que quelques moments particuliers d’une existence, elle peut également s’installer durablement dans la vie et être source de dépendances, d’accidents ou de problèmes de santé.


PLAN

LA POLY-CONSOMMATION, QU’EST-CE QUE C’EST ?

LES EFFETS DE LA POLY-CONSOMMATION

LES RISQUES ET COMPLICATIONS


LA POLY-CONSOMMATION, QU’EST-CE QUE C’EST ?

La poly-consommation c’est l’usage régulier de plusieurs produits psychotropes ou psychoactifs, c’est à dire de substances qui perturbent le fonctionnement du cerveau.

  Les domaines pouvant être perturbés sont ceux ;

des sensations.

des perceptions de l’humeur.

des sentiments de la motricité voire de modification de l’état de conscience.

  La poly-consommation peut concerner des cas d’usage régulier de plusieurs substances : alcool, médicaments anxiolytiques de type benzodiazépines, cannabis …

  Souvent, la poly-consommation est concrétisée par la consommation associée de plusieurs produits à la fois qui sont pris dans un même moment (exemple d’une soirée arrosée d’alcool, de cannabis et de substances stimulantes (ecstasy, amphétamines …)).

Généralement, en début de soirée, on est fermement décidé à ne consommer que des produits « licites » et que l’on connaît bien.

Mais, sous l’emprise de ces produits et sous la pression des autres personnes, on peut être amené à augmenter les quantités et à consommer des produits illicites.

Lorsque plusieurs produits sont consommés lors d’une même occasion, on parle d’usage concomitant et non de poly-consommation.

  Le mélange des produits augmente souvent les effets et les risques sur la santé en étant mésestimés voire sous-estimés.

LES EFFETS DE LA POLY-CONSOMMATION

Les effets dépendent beaucoup de la personnalité de chacun et de l’action propre du produit sur le cerveau.

Ils résultent aussi de l’ambiance, de la qualité et de la quantité des substances, du mode de prise (inhalation, sniff, absorption orale, injection intraveineuse), de l’habitude des prises et du degré de tolérance.

Les effets recherchés

Les effets recherchés seront essentiellement les suivants : 

majorer l’effet d’un produit.

atténuer les effets secondaires d’un produit.

faire créer par l’organisme un autre produit dont on peut apprécier les effets.

Les effets obtenus

Un effet stimulant (cocaïne, ecstasy, amphétamines) sera recherché pour se sentir créatif, pour ne pas ressentir la fatigue, pour être pris et rester dans l’ambiance, pour rester performant dans son activité professionnelle ou sportive.

  Un effet sédatif (alcool, tranquillisants, opiacés ou dérivés) sera recherché pour rester cool, pour oublier, pour être passif et baigner dans une douce insouciance, pour supprimer l’angoisse générée par la prise de stimulants ou d’hallucinogènes et pour éviter le stress.

  Un effet hallucinogène (LSD, champignons hallucinogènes) sera recherché pour ressentir la vie autrement, pour être ailleurs en se sentant déconnecté de la réalité.

Les autres effets

 Sur le psychisme, les effets diffèrent d’un individu à l’autre en fonction de la prise des substances qui peuvent avoir été consommées l’une après l’autre pour multiplier ou atténuer les effets.

Ainsi, on voit souvent se succéder des périodes de prises de produits stimulants ou sédatifs.

  La poly-consommation peut également générer des troubles tels que : l’insomnie, la perte d’appétit, la difficulté d’évaluation des distances, la diminution de la faculté de la perception, l’ébriété, l’angoisse, l’état dépressif voire confusionnel …

  Sur le plan physique, il existe souvent des troubles du rythme cardiaque et de la tension. D’autres troubles sont possibles : régulation thermique, déshydratation, sueur, dilatation ou contraction des pupilles, nausées, vomissements, maux de tête, baisse des capacités sexuelles …

  Au niveau du comportement, on peut se sentir plus à l’aise ou plus isolé, incompris en ayant des comportements inadaptés (surestimation de soi, de son état, de ses capacités physiques, désir de jeux sexuels et d’attouchements immédiats).

  Les effets à distance concernent essentiellement un changement de comportement et d’humeur pouvant se traduire par des sentiments différents : sentiments de satisfaction, illusion d’amour, sentiments de solidarité, sentiment de plaisir, sentiment d’angoisse, de peur, de culpabilité …

LES RISQUES ET COMPLICATIONS

 Pour certains produits, l’usage répété et régulier entraîne une tolérance incitant à l’augmentation des doses et à la multiplication des prises pour tenter d’obtenir l’état de plaisir ou d’apaisement des toutes premières consommations.

  Pour d’autres produits, il peut s’installer une toxicomanie caractérisée par un état de dépendance aux produits (dépendance psychique mais aussi physique).

Dès lors, en l’absence de consommation, on se trouve confronté à l’état de manque.

    Le syndrome de manque est un état de malaise physique et psychique qui survient en cas de sevrage. Les signes physiques peuvent durer de 7 à 10 jours pour l’héroïne jusqu’à quelques semaines pour les benzodiazépines. De plus, l’état anxio-dépressif peut persister plusieurs mois et être source de rechutes.

  La surdose peut survenir plus brutalement, plus rapidement et plus soudainement avec la prise de plusieurs produits.

Le mélange apparemment banal « alcool-benzodiazépine-cannabis » occasionne des comas avec rhabdomyolyse (écrasement des fibres musculaires sous son propre poids) qui sont plus meurtriers à l’heure actuelle que les surdoses à l’héroïne.

  La prise régulière et excessive de produits psychoactifs ou dopants entraîne des complications sur la santé, même si cette consommation semble être consciente, contrôlée voire gérée.

Outre les accidents immédiats toujours possibles (comas, crises cardiaques …), on assiste à un vieillissement prématuré du système cardio-vasculaire, à des troubles respiratoires plus fréquents, à des accidents ostéo-articulaires, à des troubles de l’appétit, à une baisse des performances physiques et sexuelles …

Les complications psychiatriques sont malheureusement fréquentes : troubles de l’humeur, anxiété, confusion mentale et état de psychose.

  Les complications sur la santé ont également un retentissement mental sur la vie sociale : changement des liens amicaux, rupture du dialogue familial, baisse de la motivation et de la concentration, absentéisme scolaire, retard au travail, baisse de rendement, indifférence, désocialisation …

  Certains mélanges occasionnent des troubles de la mémoire avec le fameux « trou noir » qui peuvent avoir des conséquences médico-légales graves. La personne qui ne se souvient pas de sa violence, peut se retrouver internée ou en garde à vue.



L’usage régulier et excessif ou le mésusage de produits psychoactifs occasionnent plus de 100 000 décès par an (accidents, cancers, accidents cardio-vasculaires, cirrhoses du foie).

En cas de consommation excessive de produits psychoactifs, il faut penser à manger, à s’hydrater, à s’aérer et à se reposer.