Le phénomène des nouveaux produits de synthèse (NPS) a pris son essor en 2008, après l’apparition de produits comme la BZP, le « Spice » (nom commercial d’un cannabis de synthèse), ou la méphédrone (4-MMC) qui n’étaient pas interdits lors de leur mise sur le marché.
Ces substances tentent de reproduire les effets des drogues illicites les plus connues (ecstasy/MDMA, amphétamines, cocaïne, cannabis, LSD…).
La plupart sont beaucoup plus puissants, plus dangereux et plus addictifs que les drogues qu’ils imitent.
La majorité des NPS consommées en France sont classés sur la liste des stupéfiants.
En France, depuis dix ans, 274 NPS ont été identifiés, mais seule une dizaine d’entre eux ont une visibilité avérée.
Classés en 11 familles chimiques, ils peuvent être rassemblés en 5 groupes d’effet principal, selon le produit qu’ils tentent d’imiter (cannabis, cocaïne et MDMA, héroïne, amphétamine, LSD et kétamine).
Les cannabinoïdes de synthèse (CS, 68 molécules) et les cathinones (80) correspondent respectivement au cannabis, à la MDMA et à la cocaïne.
On trouve ensuite le groupe des hallucinogènes (84), puis des opiacés et des dépresseurs (21), et enfin celui d’autres stimulants proches de l’amphétamine.
Les autres familles de NPS (17) se répartissent à la marge de ces groupes, en fonction de chaque molécule considérée.
PLAN |
➔ LÉGISLATION. ➔ CONSOMMATION. ➔ CONSÉQUENCES. ➔ POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA CATHINONE : STATUT LÉGAL & MODE DE CONSOMMATION EFFETS RECHERCHÉS & EFFETS SECONDAIRES & RISQUES ET COMPLICATIONS & DÉPENDANCE. |
LES PRODUITS |
➔ CANNABIS DE SYNTHÈSE. ➔ LE PTC. ➔ LES PIPÉRAZINES (BZP). ➔ HHC. ➔ 3-MMC. ➔ LA MEPHEDRONE (4-MMC). ➔ OPIOÏDES. |
LÉGISLATION |
La législation actuelle est composée de traités internationaux et de législation nationale.
Lorsqu’une substance est interdite, elle l’est explicitement ; or, une nouvelle molécule n’est pas encore répertoriée avant d’avoir été dûment identifiée.
Un certain nombre de ces substances qui imitent les effets de psychotropes mais dont la composition moléculaire s’en distingue, « ne sont pas encore classées comme « stupéfiants » et par voie de conséquence échappent à la législation sur les stupéfiants, le temps pour les États ou les organisations internationales de les recenser et de les interdire, d’où leur autre appellation trompeuse de « legal highs ».
En France, certains NPS tels que le benzylpipérazine, les analogues de la cathinone, ou la 4-fluoroamphétamine sont interdits, mais la plupart restent inconnus des textes légaux puisque destinés à la recherche uniquement.
L’arrêté du 27 juillet 2012 a représenté un changement majeur dans la manière dont le classement des nouveaux produits de synthèse est réalisé.
Jusqu’alors il était procédé à des classements individuels, molécule par molécule.
Avec cet arrêté, pour la première fois, le législateur a eu recours à une approche dite « générique ».
Une grande part des cathinones se trouvent ainsi être classées par un seul texte.
CONSOMMATION |
Au niveau européen, il existe de fortes différences de prévalence entre les États membres.
Ainsi, la consommation de NPS en France semble plus limitée que dans d’autres pays (Irlande, Royaume-Uni et Pologne).
Toutefois, dans des enquêtes menées au niveau national et sur des échantillons représentatifs, ces produits ne sont pas cités spontanément par les personnes interrogées (Baromètre de Santé publique France ou Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l’Appel de Préparation À la Défense – ESCAPAD).
CONSÉQUENCES. |
À l’heure actuelle, les risques à long terme de l’usage de ces produits, c’est-à-dire leur toxicité chronique ou leur potentiel de pharmacodépendance sont très peu connus.
Des études s’avèrent nécessaires pour réaliser cette évaluation.
Les premières études sur les effets et la toxicité chez l’homme ont commencé à paraître en 2012.
Cependant, des alertes sanitaires sont régulièrement diffusées concernant la circulation de molécules dont la composition où le dosage peuvent générer des incidents sanitaires graves.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA CATHINONE … |
Les cathinones sont une famille de substances de synthèse dérivées de la cathinone naturelle (un des principes actifs du khat).
Elles imitent plus ou moins les effets de la cocaïne, de la MDMA/Ecstasy et des amphétamines.
Il existe plus d’une cinquantaine de cathinones différentes.
Les plus connues sont la méphédrone, la 4-MEC, la 3-MMC, la MDPV, et l’alpha-PVP.
Elles se présentent le plus souvent sous forme de poudre, parfois sous forme de gélules et plus rarement sous forme de comprimés.
Elles peuvent aussi être vendues sous différentes présentations : sels de bain, engrais, produits chimiques destinés à la recherche…
Dans ce cas, elles portent généralement la mention « Not for human consumption » (impropre à la consommation).
Appellations : sels de bain, bath salts, research chemicals, RC, designer drugs, engrais, fertilizer, 4-MEC, 3-MMC, lMDPV, alpha-PVP, méphédrone, 4-FMC, NRG1, Cloud nine, Vanilla sky…
➔ STATUT LÉGAL |
Depuis 2012, toute molécule dérivée de la cathinone, ses sels et ses stéréoisomères sont classés sur la liste des stupéfiants (arrêté publié au Journal Officiel du 2 août 2012). L’usage est interdit : l’article L3421-1 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 3 750€) et des peines de prison (jusqu’ à 1 an). L’incitation à l’usage, le trafic et la présentation du produit sous un jour favorable sont interdites : l’article L3421-4 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 75 000€) et des peines de prison (jusqu’à 5 ans). Les actes de trafic sont interdits : les articles 222-34 à 222-43 du Code Pénal prévoient des amendes (jusqu’à 7 500 000 €) s’accompagnant de peines de prison (jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle). |
➔ MODE DE CONSOMMATION |
Les cathinones peuvent être : ➔ ingérées, le plus souvent sous forme de parachute (dans une boulette de papier à cigarette), ou diluées dans une boisson. ➔ sniffées. ➔ injectées. ➔ pluggées (insérées dans l’anus à l’aide d’une seringue sans aiguille). Les cathinones font partie des produits les plus utilisés pour le chemsex. Chemsex désigne la consommation de produits psychoactifs (essentiellement des stimulants) dans un cadre sexuel chez certains hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH), le plus souvent lors de sessions de sexe en groupe organisées et planifiées. L’injection de cathinones dans le cadre sexuel est une pratique appelée « slam ». |
➔ EFFETS RECHERCHÉS |
L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité du produit consommé. Il existe un grand nombre de cathinones qui ont chacune leur spécificité en termes d’effets et de dosage. Les cathinones sont généralement utilisées pour leurs effets stimulants, entactogènes (elles favorisent le contact) et empathogènes (elles augmentent l’empathie). Elles procurent un sentiment d’euphorie : sensation d’énergie, atténuation de la sensation de fatigue, besoin incontrôlable de parler, sensation d’être plus proche des autres. Elles augmentent la faculté de concentration et la capacité de travail (augmentation de la vigilance et de l’endurance). Elles augmentent la confiance en soi et procurent une sensation de puissance. Elles entraînent une intensification des sensations (ex : meilleure perception de la musique). En contexte sexuel, elles augmentent la sensualité et l’endurance (recherche de performance sexuelle). |
➔ EFFETS SECONDAIRES |
L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité de produit consommé. – Dilatation des pupilles. – Vison floue. – Transpiration excessive. – Réduction de l’appétit. – Maux de tête. – Nausées, vomissements. – Nez qui brûle et qui coule (lié au sniff). – Extrémités froides et bleutées. – Troubles de l’érection. – Convulsions. Descente : La descente peut être très désagréable. Éprouvante physiquement et psychologiquement, elle se traduit par : un état d’épuisement dû aux insomnies, une grande nervosité, une anxiété importante, voire de la paranoïa, un manque d’appétit, des fourmillements, une augmentation du rythme cardiaque, une transpiration excessive. Cet état peut durer 3 jours. |
➔ RISQUES ET COMPLICATIONS |
Il existe un grand nombre de cathinones qui ont chacune leurs spécificités. Les risques sont principalement d’ordre neurologique, psychiatrique et cardiaque. Ils peuvent être différents suivant l’état psychique et physique du consommateur au moment de la prise, et en fonction de la quantité et de la durée de la consommation. Troubles neurologiques (ils peuvent se produire à chaque prise, quelle que soit la fréquence de consommation) : le symptôme le plus fréquent est un état de grande agitation qui peut durer plusieurs heures à plusieurs jours. Il se manifeste par : de l’insomnie. un état confusionnel, une désorientation. des contractions musculaires (ex : serrement des mâchoires…), des tremblements, des convulsions. Troubles psychiatriques (pour un usage régulier ou à fortes doses) : l’usage de cathinones peut entraîner une psychose sévère, qui peut persister plusieurs jours après l’arrêt de la consommation, même après l’administration d’un traitement. Elle se caractérise par une attaque de panique prolongée, un état délirant, des hallucinations, de la paranoïa et de l’agressivité envers les autres ou soi-même. Troubles cardiaques (pour un usage occasionnel ou régulier) : fortes douleurs dans la poitrine; troubles du rythme cardiaque : battements irréguliers ou très rapides; infarctus du myocarde (crise cardiaque) pouvant mener au décès. Augmentation de la température corporelle – déshydratation (à chaque prise, quelle que soit la fréquence de consommation) : les cathinones peuvent provoquer une forte élévation de la température du corps (hyperthermie) accompagnée de déshydratation. Lié à une activité intense, le coup de chaleur peut entraîner une perte de connaissance, un coma, un accident cardiaque qui peuvent être mortels. Pathologies musculaires graves (pour un usage régulier) : Développement d’un syndrome des loges : gonflement excessif d’un muscle qui provoque des douleurs intenses. Il s’agit d’une pathologie grave qui nécessite de consulter en urgence. Destruction des muscles (rhabdomyolyse). Défaillance des reins et du foie (pour un usage régulier ou à fortes doses) : insuffisance rénale, hépatites aigües. Œdème cérébral : l’œdème cérébral (accumulation inhabituelle de liquide dans les tissus du cerveau) est une complication uniquement associée à une consommation excessive d’eau, le plus souvent pour éviter les coups de chaleur. Risques liés à l’injection : l’injection augmente considérablement le risque de dépendance. Les cathinones sont des substances particulièrement corrosives pour les veines. Les injections répétées entraînent des abcès et plaies, des risques bactériens, et une détérioration des veines qui favorise l’apparition de nécroses (destruction des tissus). Risque de surdosage : le risque de surdose est très important avec les cathinones et peut survenir dès la première prise. Deux facteurs augmentent le risque de surdose : – Certaines cathinones sont très puissantes et se dosent au milligramme près (ex : MDPV, alpha-PVP…). – L’envie irrépressible de consommer à nouveau (« craving ») est très forte et incite à prendre des doses répétées et rapprochées dans le temps. La surdose est une urgence médicale qui peut conduire au décès. Interactions : – Associer les cathinones à d’autres stimulants (médicaments érectiles, cocaïne, MDMA/ecstasy…) augmente le risque d’accident cardiaque. – L’association cathinones et Antiprotéases (médicaments inclus dans les traitements de l’infection au VIH, par exemple le Ritonavir®) présente un risque de surdosage mortel. En effet, la concentration des deux substances est multipliée par deux ou trois. – La prise d’antidépresseurs de la classe des IMAO (Moclamine®, Marsilid®), et tricycliques (Anafranil®, Laroxyl®) entraîne un risque d’hypertension artérielle ou de syndrome sérotoninergique (excès de sérotonine dans le système nerveux central qui se caractérise notamment par une hyperactivité, des contractions musculaires, des sueurs et tremblements, une désorientation…). Ces complications sont potentiellement mortelles. – Le mélange alcool-cathinones masque les effets de l’alcool et peut provoquer une ivresse brutale une fois les effets des cathinones estompés. Il peut également ralentir la perception de chaleur, ce qui accélère la déshydratation et favorise l’apparition du coup de chaleur. |
➔ DÉPENDANCE |
L’usage de cathinones peut entraîner une forte dépendance. La faible durée des effets et la forte anxiété qui suit les prises provoquent un fort craving (envie irrépressible de consommer à nouveau), qui favorise une consommation compulsive. La consommation régulière de cathinones entraîne l’usager à augmenter les doses consommées pour obtenir les mêmes effets (tolérance). A l’arrêt, l’usager ressent des troubles dépressifs importants qui peuvent durer plusieurs semaines. Ces effets constituent des obstacles à l’arrêt. |
LES NOUVEAUX PRODUITS DE SYNTHÈSE |
CANNABIS DE SYNTHÈSE |
Contrairement au cannabis qui est issu d’une plante, le cannabis de synthèse (ou cannabinoïdes de synthèse) est une substance chimique.
Il ne contient pas de THC (le principe actif du cannabis), mais des molécules qui imitent les effets du cannabis.
Mais attention, le cannabis de synthèse est plus puissant, plus dangereux et plus addictif que le cannabis naturel.
Le cannabis de synthèse se présente le plus souvent sous forme d’un mélange de plantes séchées (conditionné dans un petit sachet métallique) sur lesquelles une solution de cannabinoïdes de synthèse a été pulvérisée.
Il peut également être vendu sous forme d’encens, de poudre ou d’e-liquide pour cigarette électronique. Ils portent toujours la mention « Not for human consumption » (non destiné à la consommation humaine).
Appellations : Spice, Herbe chamanique, Chimique, K2, MDMB-4en-PINACA, 4F-MDMB-BINACA, 4F-ADB,Yucatan Fire, Sence, Chill X, Smoke, Genie, Algerian Blend, CP-47, 497-C8, JWH-018, HU-201, AM-630, UR-144…
➔ STATUT LÉGAL |
En France, 12 familles et 10 substances de cannabinoïdes de synthèse sont classées parmi les stupéfiants par arrêté du 31 mars 2017.
L’usage est interdit : l’article L3421-1 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 3 750€) et des peines de prison (jusqu’ à 1 an).
L’incitation à l’usage et au trafic et la présentation du produit sous un jour favorable sont interdites : l’article L3421-4 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 75 000€) et des peines de prison (jusqu’à 5 ans).
Les actes de trafic sont interdits : les articles 222-34 à 222-43 du Code Pénal prévoient des amendes (jusqu’à 7 500 000 €) s’accompagnant de peines de prison (jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle).
➔ MODE DE CONSOMMATION |
Le cannabis de synthèse peut-être consommé :
➔ par pulvérisation sur des herbes à fumer.
➔ par dilution pour créer un e-liquide à vapoter.
Au début des années 2000, les cannabinoïdes de synthèse étaient consommés par pulvérisation (spice diamond, spice gold, etc).
➔ EFFETS RECHERCHÉS |
L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité du produit consommé.
Le cannabis de synthèse contient des molécules chimiques qui imitent les effets du THC contenu dans le cannabis naturel.
Les effets le plus souvent évoqués sont : sentiment de détente et de bien-être, euphorie, intensification des perceptions sensorielles (les sons, les images et les sensations tactiles gagnent en intensité et en finesse), modification de l’appréciation du temps et de l’espace, impression de «planer».
➔ EFFETS SECONDAIRES |
L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité de produit consommé.
Attention, la teneur en produit psychoactif est très différente d’un lot à l’autre.
L’intensité des effets est donc très variable et non prédictible.
Les effets les plus fréquents sont : rougeurs du visage et des yeux, bouche sèche, vomissements, anxiété, irritabilité, agitation, hallucinations.
➔ RISQUES ET COMPLICATIONS |
Attention : Le cannabis de synthèse est plus puissant, plus dangereux et plus addictif que le cannabis naturel.
En fonction du produit consommé, la puissance d’effet peut être jusqu’à 200 fois supérieure à celle du cannabis naturel.
Le risque de surdose est particulièrement élevé alors qu’il n’existe pas avec le cannabis naturel.
Contrairement au cannabis naturel, le cannabis de synthèse ne contient pas de cannabidiol, un cannabinoïde qui atténue les effets indésirables du cannabis.
Les effets indésirables, en particulier les effets psychiques, seront donc plus forts.
Les risques les plus fréquents sont : troubles psychiatriques de type attaques de panique, paranoïa,
auto agressivité pouvant aller jusqu’à des idées suicidaires, hypertension artérielle, convulsions, perte de connaissance, troubles du rythme cardiaque (palpitations, accélération du rythme cardiaque, douleurs thoraciques, infarctus du myocarde), insuffisances rénales aigües, surdose pouvant entraîner le décès. En raison de la difficulté de fabriquer un mélange homogène entre les substances chimiques et les substances végétales, la concentration en produit psychoactif est très aléatoire d’un lot à l’autre. Certains lots peuvent être très concentrés, au point d’entraîner une surdose. De plus certains cannabinoïdes de synthèse peuvent rester très longtemps dans l’organisme, ce qui augmente également les risques de surdosage).
➔ DÉPENDANCE |
La consommation régulière entraîne assez rapidement l’usager à augmenter les doses consommées pour obtenir les mêmes effets (tolérance).
Une dépendance s’installe : des symptômes de sevrage apparaissent à l’arrêt, les tentatives d’arrêt de la consommation sont infructueuses en dépit de la connaissance de ses effets négatifs.
LE PTC |
PRÉSENTATION |
Le PTC (Pète Ton Crâne) ou Buddha Blue ou legal high … est un e-liquide pour cigarette électronique.
Le flacon a le même format que n’importe quel autre produit pour vapoteuse.
Drogue de synthèse apparue en France il y a une dizaine d’années, contrairement ,au cannabis qui est une plante herbacée, le PTC provient d’un cannabis fabriqué chimiquement qui ne contient pas de THC mais des molécules imitant ses effets du cannabis.
Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), les structures moléculaires des nouveaux produits de synthèse « ressemblent à des substances psychoactives déjà connues, comme les opiacés, le cannabis, la MDMA, la cocaïne ou le LSD ».
Le Buddha Blue comme d’autres cannabinoïdes de synthèse se présentent sous 3 formes :
➔ en poudre incorporée à une pâte imitant la résine.
➔ pulvérisée sur un mélange d’herbes.
➔ sous forme de e liquide consommable dans une cigarette électronique.
Cette drogue de synthèse, incolore et inodore, est achetée sur internet sur de sites commerciaux ou des sites spécialisés qui présentent le nom chimique de la molécule (5F-AKB48) en indiquant commercialiser des produits destinés à la recherche (Mention de Research Chemicals).
STATUT LÉGAL |
Le 5F-AKB48, cannabinoïde de synthèse, est une molécule classée sur la liste des stupéfiants en France depuis 2017.
L’arrêté du 31 mars 2017 a classé parmi les stupéfiants 12 familles et 10 substances de cannabinoïdes de synthèse.
L’usage du Buddha Blue (PTC) est donc interdit.
L’article L3421-1 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes pour son utilisation ou sa vente jusqu’à 75 000 euros et des peines de prison jusqu’à 5 ans.
EFFETS |
Les effets du PTC sont plus forts que ceux de la plante de cannabis.
Les personnes consommant du Buddha Blue recherchent une sensation de bien-être, une euphorie, des hallucinations.
Les effets le plus souvent évoqués de cette drogue de synthèse sont : euphorie, détente, sentiment de joie, impression de « planer », hallucinations, angoisse, paranoïa, altération de tous les sens.
L’intensité et la durée des effets de cannabinoïde de synthèse diffèrent selon la molécule, la concentration et le dosage de la drogue.
La durée des effets peut aller de 1 à 2 heures à 24h après la prise.
L’intensité des effets est très variable car la teneur en produit psychoactif est très différente d’un lot à l’autre.
RISQUES POUR LA SANTÉ |
Attention, la consommation de PTC comme des autres cannabinoïdes de synthèse expose les consommateurs à des effets indésirables qui peuvent être graves, le cannabis de synthèse étant plus puissant et plus dangereux que le cannabis naturel.
En fonction du produit consommé, la puissance d’effets peut être jusqu’à 200 fois supérieure à celle du cannabis naturel.
Le risque de surdose est très élevé.
Les symptômes d’intoxication fréquents sont :
➔ une agitation.
➔ des nausées.
➔ un rythme cardiaque anormalement rapide.
Les effets indésirables graves, moins fréquents, comprennent :
➔ accident vasculaire cérébral (AVC).
➔ des convulsions.
➔ une crise cardiaque.
➔ une destruction du tissu musculaire.
➔ une atteinte rénale.
➔ une psychose.
➔ des vomissements sévères et prolongés.
En France, des intoxications aiguës non fatales ont été signalées à l’Office Français des Drogues et de la Toxicomanie (OFDT), mais des décès ont été signalés dans l’Union européenne (UE) et aux États-Unis.
Des flambées d’intoxication de masse impliquant parfois plusieurs centaines de personnes ont été décrites aux Etats-Unis, en Russie, en Pologne.
Les épisodes psychotiques, parfois violents, et les crises convulsives semblent plus fréquents après consommation de cannabinoïde de synthèse que de cannabis naturel.
LES EFFETS D’UNE CONSOMMATION RÉGULIÈRE
Une consommation régulière de Buddha Blue peut donner lieu à une fatigue physique et intellectuelle, des difficultés de concentration et de mémorisation, une humeur dépressive, des problèmes relationnels et des risques cardiaques.
La consommation de PTC (Buddha Blue) a aussi un impact documenté sur les résultats scolaires.
Point inquiétant, le suivi de consommateurs réguliers et des études chez l’animal suggèrent une toxicité à long terme des cannabinoïdes de synthèse sur le système nerveux avec la persistance de troubles cognitifs.
QUI CONSOMME DU PTC EN FRANCE ? |
Une étude de 2018 a montré qu’en 2017, près de 4 % des jeunes de 17 ans ont déclaré « avoir déjà consommé un produit imitant les effets d’une drogue » (Spilka et al., 2018a).
Il semblerait pour la grande majorité que cette expérience se fasse avec un cannabinoïde de synthèse.
Ces expérimentations parmi les jeunes seraient en France équivalentes à la moyenne européenne (Spilka et al., 2016).
Les consommateurs de Buddha Blue sont souvent des consommateurs de cannabis.
➔ Des jeunes consommateurs : deux tiers des jeunes de 17 ans interrogés en 2017 qui avaient consommé des cannabinoïdes de synthèse avaient aussi fumé plus de 10 fois du cannabis dans le mois précédent.
(Source : ESCAPAD 2017)
➔ Des gros consommateurs de cannabis qui ont plus de 35 ans et qui sont suivis pour une dépendance. (Source : OFDT)
LES PIPÉRAZINES |
Les pipérazines sont une famille de substances chimiques dont les effets stimulants sont à rapprocher de ceux de l’ecstasy et des amphétamines.
Trois pipérazines circulent depuis quelques années : la BZP (benzylpiperazine), la TFMPP (trifluoromethylphenylpiperazine) et la mCPP (m-chlorophenylpiperazine).
À noter que la TFMPP est pratiquement toujours proposée mélangée avec la BZP, dont elle renforce les effets.
STATUT LÉGAL |
En France, la BZP est classée comme stupéfiant.
L’usage est interdit : l’article L3421-1 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 3 750€) et des peines de prison (jusqu’ à 1 an).
L’incitation à l’usage et au trafic et la présentation du produit sous un jour favorable sont interdites : l’article L3421-4 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 75 000€) et des peines de prison (jusqu’à 5 ans).
Les actes de trafic sont interdits : les articles 222-34 à 222-43 du Code Pénal prévoient des amendes (jusqu’à 7 500 000 €) s’accompagnant de peines de prison (jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle).
La TFMPP et la mCPP ne sont pas classées comme stupéfiant mais leur vente en tant que substances ayant des effets stupéfiants est passible de 75000€ d’amende et 5 ans d’emprisonnement (article L.3421-4 du code de la santé publique).
Appellations : Des appellations génériques, en rapport avec le marketing qui les accompagne, sont associées aux pipérazines : legal ecstasy, ‘herbal’ party pills, party pills.
Des appellations plus spécifiques existent : A2 (pour la BZP), arc-en-ciel, arlequin, molly.
MODES DE CONSOMMATION |
Les pipérazines sont principalement ingérées par voie orale ou sniffées. L’injection est rare.
EFFETS RECHERCHÉS |
L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité du produit consommé.
Les usagers recherchent des effets similaires à ceux de l’ecstasy.
Ils recherchent donc un effet stimulant et une amélioration de leur communication avec les autres.
Mais si certains effets des pipérazines sont comparables à ceux de l’ecstasy, leur intensité se révèle en général moindre.
Il y a également des effets hallucinogènes propres aux pipérazines.
La mCPP a des effets légèrement différents de ceux de la BZP et de la TFMPP.
Effets de la BZP et de la TFMPP : intensification de la perception des couleurs, et des sons, qui semblent plus enveloppants ; intensification du toucher ; communication et sociabilité favorisées ; augmentation de l’activité intellectuelle.
Effets de la mCPP : intensification de la perception de l’intensité des couleurs, qui paraissent beaucoup plus intenses qu’habituellement ; intensification de la perception des sons ; rires incontrôlés et euphorie (moins intense qu’avec l’ecstasy) ; stimulation intellectuelle.
Durée des effets : par ingestion les effets apparaissent au bout de 30 minutes à 2 heures. Par sniff ou injection, les effets apparaissent en quelques minutes. Les effets durent le plus souvent entre 5 et 8 heures mais certains usagers rapportent des effets beaucoup plus longs encore.
EFFETS SECONDAIRES |
Les usagers soulignent que les effets secondaires sont particulièrement nombreux et désagréables.
Nausées et vomissements ; variations brutales de la température (sensations de chaleur intense suivies de sensations de froid); sécheresse des muqueuses et notamment de la bouche; modification du goût, Langue pâteuse; dilatation des pupilles ; maux de tête ; vertiges ; maux d’estomac ; diarrhée ; tremblements ; contractions de la mâchoire ; accélération du rythme cardiaque ; sentiment d’oppression au niveau du thorax (impression de gêne ou de blocage respiratoire) ; blocage temporaire de la possibilité d’uriner ; anxiété ; « gueule de bois » prolongée (pendant plusieurs jours).
RISQUES ET COMPLICATIONS |
La durée des effets combinée à certains effets secondaires et à l’hypersensibilisation de certains sens (toucher, vue, ouïe) peuvent déclencher une crise de panique chez l’usager.
La survenue d’un tel « bad trip » ouvre la porte à d’éventuelles complications psychologiques pouvant nécessiter une prise en charge psychiatrique.
DÉPENDANCE |
Aucune dépendance n’est avérée avec l’usage des pipérazines.
Il semblerait que les usages de ces substances en restent principalement au stade des expérimentations. Certains effets secondaires très désagréables et fréquents pourraient expliquer qu’il soit difficile d’en devenir un usager régulier.
HHC |
Le HHC est une substance obtenue par synthèse chimique qui est proche du THC (tetrahydrocannabinol), le principal principe actif du cannabis.
Le HHC (hexahydrocannabinol) et deux de ses dérivés, le HHCO et le HHCP, ont été classés comme stupéfiants à compter du mardi 13 juin 2023.
La consommation, la vente, l’offre, la production, l’exportation, l’importation de produits contenant l’une de ces trois substances sont désormais interdits.
HHC : DE QUOI PARLE T’ON ? |
Le HHC est un acronyme pour « hexahydrocannabinol ». Il s’agit d’un cannabinoïde tout comme le CBD ou encore le THC qui correspond à une molécule présente dans le chanvre.
« Contrairement au THC (tétrahydrocannabinol) et au CBD (cannabidiol) qui sont des composants chimiques retrouvés naturellement dans la fleur de cannabis, le HHC est une molécule fabriquée en laboratoire à partir de THC naturel (par hydrogénation d’une molécule de THC). Il s’agit donc d’une molécule de synthèse », explique le Dr Joachim Müllner, psychiatre à l’hôpital Hôtel Dieu (Paris).
MODES DE CONSOMMATION |
Le HHC est consommé sous forme d’huile fumée ou de e-liquide vapoté.
EFFETS |
Il peut provoquer des tremblements, des vomissements, de l’anxiété, un « bad trip », un état de confusion mentale, de la tachycardie, des douleurs au thorax, une augmentation de la tension.
Sa consommation est en progression en France, parfois à l’insu des usagers.
3-MMC |
La 3-méthylméthcathinone, également connue sous le nom de métaphédrone, 3-MMC, 3M ou encore, simplement, « la 3 », est un nouveau produit de synthèse de la famille des cathinones de synthèseapparue au début des années 2010, qui appartient à la catégorie des cathinones de synthèse, des composés liés à l’alcaloïde stimulant dérivé de la plante Catha edulis dite khat, cultivée en Afrique de l’Est et dans le sud-ouest de la péninsule arabique.
La 3-MMC est structurellement proche de la méphédrone (ou 4-MMC).
MODES DE CONSOMMATION |
La 3MMC se présente sous la forme poudre, de cristaux qui ressemblent à des sels de bains ou encore de comprimés.
Elle peut être :
➔ ingérée (voie orale),
➔ sniffée (voie nasale),
➔ injectée (par seringue dans le sang par une veine)
➔ ou insérée par voie anale.
EFFETS |
La 3MMC agit en tant que stimulant du système nerveux central et possède des effets similaires à ceux de la MDMA (ecstasy) et d’autres amphétamines.
La 3MMC est largement utilisée dans le contexte des soirées Chemsex qui, rappelons le, est une pratique sociale où des individus consomment des substances psychoactives, dans le contexte d’activités sexuelles. Le terme « chemsex » est une contraction de « chemical » (chimique) et « sex » (sexe).
RSIQUES ET DANGERS |
Comme toutes les substances psychoactives, la 3MMC est une drogue qui peut avoir de nombreux méfaits sur la santé, aussi bien physique que mentale.
➔ Effets cardiovasculaires :
Substance cardiotonique car elle provoque une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle. Elle peut entraîner des problèmes cardiovasculaires graves pouvant aller jusqu’à l’arrêt cardiaque.
➔ Effets psychiatriques :
La 3-MMC peut entraîner des effets psychiatriques tels que l’anxiété, la paranoïa, les hallucinations et même des épisodes psychotiques, en particulier à des doses élevées.
➔ Dépendance :
Comme de nombreuses substances psychoactives, l’utilisation fréquente de la 3-MMC peut entraîner une dépendance.
➔ Comportements à risque :
L’utilisation de 3-MMC diminue les inhibitions et augmente les comportements à risque, en particulier sur le plan sexuel. La transmission d’infections sexuellement transmissibles (IST) est un risque important.
➔ Problèmes de sommeil :
La 3-MMC peut perturber le cycle du sommeil, entraînant des problèmes d’insomnie et de fatigue.
➔ Surdose :
La prise de doses excessives de 3-MMC peut entraîner une surdose, avec des conséquences potentiellement graves, y compris des crises, des problèmes cardiaques et la perte de conscience.
LA MEPHEDRONE (4-MMC) |
La méphédrone est une substance chimique de synthèse composée de 4-Methylmethcathinone (4MMC). Cette molécule fait partie de la famille des cathinones.
Elle est voisine des phénéthylamines dans laquelle on retrouve les amphétamines et l’ecstasy.
A l’état naturel, la cathinone est l’un des principes actifs du khat.
La méphédrone se présente sous forme d’une poudre blanche plus ou moins fine selon les provenances. Cette poudre peut aussi être conditionnée sous forme de pilules ou de comprimés.
Appellations : Bubble, miaou miaou, meow meow, miaow miaow, MCat, MPK, meph, drone, bounce, subcoca, sunshine.
STATUT LÉGAL |
En France, depuis le 11 juin 2010, la méphédrone est classée parmi les stupéfiants.
L’usage est interdit : l’article L3421-1 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 3 750€) et des peines de prison (jusqu’ à 1 an).
L’incitation à l’usage et au trafic et la présentation du produit sous un jour favorable sont interdites : l’article L3421-4 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 75 000€) et des peines de prison (jusqu’à 5 ans).
Les actes de trafic sont interdits : les articles 222-34 à 222-43 du Code Pénal prévoient des amendes (jusqu’à 7 500 000 €) s’accompagnant de peines de prison (jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle).
MODES DE CONSOMMATION |
La méphédrone est utilisée habituellement par voie orale (ingestion d’un comprimé, d’une gélule ou d’un liquide mélangé à la méphédrone) ou nasale (poudre sniffée).
L’injection est très rare.
A noter : le sniff de méphédrone a la réputation d’être parfois irritant et très douloureux, incitant alors les usagers à changer pour la voie orale.
EFFETS RECHERCHES |
L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité du produit consommé.
Avant d’être interdite, la méphédrone a été proposée sur Internet comme une alternative légale à l’ecstasy ou à la cocaïne. De fait, la méphédrone présente des effets similaires à ceux de l’ecstasy et un profil comparable à celui de la cocaïne (brièveté des effets, envie d’en reprendre).
Les effets recherchés sont l’euphorie, l’amélioration des sens (plus grande sensibilité aux sons par exemple), la sensation d’énergie (stimulation) et la sociabilité (favorise les contacts).
En sniff, la méphédrone agit en quelques minutes et les effets durent 2 à 3 heures.
Par voie orale, la méphédrone met entre 15 et 45 minutes pour agir et les effets durent 2 à 3 heures.
Nous disposons de peu d’informations pour l’injection. Habituellement, ce mode de consommation accélère l’apparition des effets mais ils sont plus brefs.
EFFETS SECONDAIRES |
➔ dilatation des pupilles, oscillations involontaires des yeux,
➔ vertiges, nausées, vomissements,
➔ suées, frissons, chair de poule,
➔ maux de tête,
➔ grincement compulsif des dents (bruxisme),
➔ perte d’appétit,
➔ accélération du rythme cardiaque, palpitations, augmentation de la pression artérielle,
➔ douleur à la poitrine,
➔ diminution de la libido,
➔ agitation, irritabilité,
➔ pertes de mémoire à court terme (réversible).
RISQUES ET COMPLICATIONS |
Outre une intensification des effets secondaires, un surdosage de méphédrone peut entraîner la diminution de la taille des vaisseaux sanguins se trouvant sous la peau (vasoconstriction), créant ainsi un déficit d’oxygène sur certaines zones, qui se caractérisent alors par une peau de couleur bleue.
Certains usagers ont également fait état de sensations de décharges électriques et de maux de têtes intenses persistant pendant plusieurs jours après la prise de méphédrone.
Un développement de troubles psychologiques tels que la paranoïa ou des crises d’angoisse est possible chez des personnes fragiles ou abusant de méphédrone.
DEPENDANCE |
La consommation de méphédrone est un phénomène très récent. Il n’y a pratiquement pas d’études sur cette drogue. Les connaissances sur les drogues similaires à la méphédrone font penser que son usage régulier est susceptible d’engendrer une dépendance.
Les usagers de méphédrone ont rapporté une envie forte d’en reprendre rapidement, dès les premières prises, comme c’est le cas pour la cocaïne.
OPIOÏDES |
Les opioïdes sont une famille de substances d’origine naturelle ou de synthèse obtenues à partir de l’opium, une substance extraite du pavot.
Au sein de cette famille, on distingue les médicaments opioïdes prescrits sur ordonnance (antalgiques opioïdes et traitements de substitution), et les opioïdes illicites vendus sur le marché noir (héroïne, nouveaux opioïdes de synthèse…).
L’usage répété d’opioïdes, même ceux prescrits par un médecin, peut entraîner un risque de dépendance. En cas de consommation abusive, il existe un risque de surdose.
Ce risque augmente avec les opioïdes de synthèse car leurs effets sont beaucoup plus puissants et leur teneur en principe actif très aléatoire.
Les opioïdes se présentent sous des formes très variées : sirop, gélule, comprimé, patch, applicateur buccal, liquide pour injection, spray, suppositoire, poudre, boulette, buvard…
Appellations :
Traitements de substitution : Méthadone®, Subutex®, Suboxone®, Orobupré®, Suboxone…
Médicaments opioïdes antalgiques : sulfate de morphine, Actiskenan®, carfentanyl, codéine, Codoliprane®, Contramal®, Dicodin®, Dilaudid®, Durogésic®, Fentanyl®, hydromorphone, Kapanol®, Klipal®, Monoalgic®, Moscontin®, Neocodion®, Oramorph®, oxycodone, Oxynorm®, Oxycontin®, Padéryl®, Skenan®, Sken, Sophidone®, Topalgic®, Tramadol®, Zamudol®…
Opioïdes illicites : héroïne, morphine, opium, rachacha…
Nouveaux opioïdes de synthèse : Apache, arrache, China white, China girl, Dance fever, Drop Dead, Flatline, Goodfella, Great Bear, héroïne de synthèse, Jackpot, Lollipops, Murder 8, rach, Perc-o-Pops, Poison, TNT…
STATUT LÉGAL |
➔ TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS
La méthadone est classée parmi les stupéfiants.
L’usage de méthadone hors prescription médicale est interdit : l’article L3421-1 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (3750€) et des peines de prison (jusqu’ à 1 an).
Les actes de trafic sont interdits : Les articles 222-34 à 222-43 du Code Pénal prévoient des amendes (de 75 000 € à 7 500 000 €) s’accompagnant de peines de prison (5 ans à 30 ans de réclusion criminelle).
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La Buprénorphine Haut Dosage est classée sur la liste 1 des médicaments prescrits et délivrés sur ordonnance.
Elle est soumise aux règles de prescription et de délivrance des stupéfiants.
L’usage abusif ou détourné de Buprénorphine Haut Dosage n’est pas sanctionné.
Les actes de trafic, l’emploi illicite de Buprénorphine Haut Dosage ainsi que le fait de s’en faire délivrer au moyen d’une ordonnance fictive ou de complaisance sont punis de 5 ans de prison et de 375 000 euros d’amende (article L5432-2 du code de la santé publique).
➔ MÉDICAMENTS OPIOÏDES ANTALGIQUES
Tous les médicaments opioïdes antalgiques sont légaux, mais certains sont classés parmi les stupéfiants : la morphine, le fentanyl, l’oxycodone, le sulfate de morphine (Skénan®), l’hydromorphone.
Ils sont tous soumis à la prescription médicale obligatoire.
➔ L’HÉROÏNE, L’OPIUM, LE RACHACHA ET LES FENTANYLOÏDES
Ils sont classés parmi les stupéfiants.
Leur usage est interdit : l’article L3421-1 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (3 750€) et des peines de prison (jusqu’ à 1 an).
L’incitation à l’usage, le trafic et la présentation du produit sous un jour favorable sont interdites : l’article L3421-4 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 75 000€) et des peines de prison (jusqu’à 5 ans).
Les actes de trafic sont interdits : les articles 222-34 à 222-43 du Code Pénal prévoient des amendes (jusqu’à 7 500 000 €) s’accompagnant de peines de prison (jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle).
MODES DE CONSOMMATION |
➔ Les traitements de substitution opiacés.
La méthadone est ingérée sous forme de sirop ou de gélule.
Le comprimé de buprénorphine se place sous la langue (Subutex® et ses génériques), ou sur la langue (Orobupré®).
• Les médicaments antalgiques opioïdes peuvent être : injectés par un professionnel? appliqués entre la joue et la gencive, ingérés, inhalés (spray nasal), insérés dans le rectum (suppositoire), collés sur la peau sous forme de patch (diffusion du produit à travers la peau),
Les patchs, même déjà utilisés, peuvent être mâchés, fumés dans une pipe ou une cigarette (patch découpé en fines lamelles), reniflés, ou injectés.
• L’héroïne, le rachacha et l’opium peuvent être ingérés, ou fumés. L’héroïne peut également être injectée en intraveineuse, sniffée, ou inhalée en « chassant le dragon ». Ce mode d’usage consiste à déposer de l’héroïne sur un papier aluminium et à la chauffer à la flamme d’un briquet. L’évaporation produite est inspirée à l’aide d’une paille afin d’absorber une grande quantité de produit en une seule inhalation.
• Les fentanyloïdes sont injectés, sniffés ou fumés.
EFFETS RECHERCHÉS |
L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité du produit consommé.
Les opioïdes sont des antidouleurs puissants qui provoquent une sensation de détente, de mieux-être et d’apaisement, accompagnée d’une euphorie.
– Les traitements de substitution aux opiacés sont indiqués pour la prise en charge de la dépendance aux opiacés (Méthadone et Buprénorphine Haut Dosage).
– Les médicaments opioïdes antalgiques (codéine, morphine, Fentanyl®, Tramadol®, oxycodone…) sont prescrits pour atténuer les douleurs intenses (par exemple suite à une opération chirurgicale…) ou chroniques (liées au cancer, à des maladies osseuses…).
– Les opioïdes illicites, tels que l’héroïne, le rachacha, les fentanyloïdes… sont utilisés pour leurs effets apaisants.
Durée des effets :
– Traitement de substitution aux opiacés : les effets durent 24 heures.
– Médicaments opioïdes antalgiques : Les effets durent généralement 4 heures pour les formes à libération immédiate (ex : ActiSkenan®, Oramorph®…), et 12 heures pour les formes à libération prolongée (LP) (ex : Skenan®, Moscontin®, Sulfate de morphine LP…)
– Héroïne : Les effets en injection sont immédiats. Ils durent de 4 à 6 heures, voire de 5 à 8 heures.
– Fentanyloïdes : Les effets peuvent durer entre 30 minutes et 4 heures en fonction du produit utilisé. Mais faute de recul et d’études scientifiques, leurs durées d’effets ne sont pas encore bien connues.
EFFETS SECONDAIRES |
L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité de produit consommé.
Constipation (le plus fréquent); état de somnolence, vertiges; nausées, vomissements; fatigue; maux de tête; démangeaisons; anémie (manque de globules rouges qui entraîne un état de fatigue); perte de connaissance; convulsions (avec le Tramadol et la codéine).
RISQUES ET COMPLICATIONS |
Les principaux risques des opioïdes sont la surdose et la dépendance.
La surdose est une urgence médicale qui peut conduire au décès. Elle se produit lorsque la quantité consommée dépasse la limite tolérée par l’organisme.
Les principaux signes de la surdose sont : un resserrement de la pupille; des troubles de la vigilance : rareté des mouvements, mutisme, indifférence apparente aux stimulations, inconscience; une respiration anormalement lente et superficielle qui peut aboutir à un arrêt respiratoire.
Attention, certains opioïdes de synthèse, en particulier les dérivés du fentanyl, peuvent être 100 fois plus puissants que la morphine, voire plus comme pour le carfentanyl.
Le risque de surdose est particulièrement élevé, d’autant plus que la dose qui produit l’effet attendu est souvent proche de la dose potentiellement mortelle.
La surdose est réversible par administration de Naloxone (voir Conseils de réduction des risques)
Interactions :
Le risque d’arrêt respiratoire est renforcé lorsque la consommation d’opioïdes est associée à :
– l’alcool.
– des benzodiazépines.
– d’autres opioïdes.
DÉPENDANCE |
À la suite d’un usage répété d’opioïdes, y compris suite à un traitement antidouleur prolongé, une tolérance (nécessité d’augmenter les doses pour ressentir les effets) et une dépendance peuvent se développer.
Un syndrome de sevrage apparaît à l’arrêt, ou au cours de la diminution du traitement de substitution. Il est marqué par les symptômes suivants : transpiration; anxiété; diarrhée; douleurs osseuses; gênes abdominales; tremblements ou « chair de poule ».
Le syndrome de sevrage débute en général 24 heures après l’arrêt de la consommation.
Il atteint un pic entre 48 et 72 heures et disparaît après une semaine environ.
Il peut être plus long pour les traitements de substitution aux opiacés.
Un état de mal être avec craving (envie irrépressible de consommer à nouveau) peut durer des semaines, voire des mois.
Cet état peut être un véritable obstacle à l’arrêt.