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La Monkey Dust gagne du terrain dans l’hexagone.



« Monkey Dust », en français « poussière de singe », est le nom donné à une drogue de synthèse récemment arrivée en France et qui inonde depuis déjà plusieurs années le marché belge et britannique.

De son nom scientifique méthylènedioxypyrovalérone (abrégé MDPV), ce produit particulièrement addictif se présente sous la forme d’une poudre blanchâtre qui peut être sniffée, fumée dans une pipe, avalée ou injectée.

Il a commencé à être vendu comme drogue de synthèse en 2004 aux États-Unis.

Une drogue de synthèse particulièrement dangereuse, récemment apparue en France

Apparue aux États-Unis en 2004 puis interdite sur le sol américain au début des années 2010 en raison de ses effets nocifs sur la santé, cette drogue a ensuite débarqué au Royaume-Uni à la fin des années 2010, puis en Belgique.

Elle circule désormais sur le marché francilien.

La Monkey Dust se présente sous la forme de petits cristaux blanchâtres qui peuvent être sniffés, avalés ou injectés dans le sang.

Issue d’un dérivé de la cathinone, obtenue à partir des feuilles de khat, cette drogue de synthèse qui fut à tort qualifiée de « drogue de zombie » peut provoquer de graves répercussions sur la santé physique et mentale en raison de ses effets secondaires, particulièrement dommageables.

Outre des maux de tête et une vision floue, elle engendre un état dépressif et un sentiment de mal-être une fois les premiers effets dissipés – sentiments intenses d’euphorie, augmentation de l’énergie et vigilance accrue.

Les forces de l’ordre ont saisi 300 grammes de Monkey Dust en Seine-Saint-Denis en mai 2025. AFP / © Ramon van Flymen / ANP

Parmi les symptômes développés chez ceux qui en consomment à trop forte dose figurent une paranoïa sévère, des spasmes, des hallucinations et des comportements agressifs.

Des effets délétères que le parquet de Flandres oriental, en Belgique, a reconnu en 2024, soit un an avant que les premiers échantillons de Monkey Dust (300 grammes) soient saisis en région parisienne par les forces de l’ordre.

Une drogue très addictive et surtout très abordable

Très addictive et peu coûteuse, la Monkey Dust possède des effets proches de ceux de la cocaïne, de l’ecstasy ou des amphétamines.

Dans le centre de l’Angleterre, cette cathinone a déjà commis plusieurs ravages.

Plusieurs cas de consommateurs ayant commis des actes criminels ont ainsi été recensés dans la ville de Stoke-on-Trent, où la Monkey Dust s’est peu à peu implantée depuis 2018.

Très prisés par les adeptes du chemsex, car réputés pour stimuler la performance sexuelle, les cathinones sont également une drogue répandue dans les soirées festives.

En 2024, une ressortissante belge de 28 ans saisie de spasmes violents avait dû être hospitalisée en soins intensifs pendant plusieurs jours, peu après avoir consommé de la Monkey Dust.

Drogue de prédilection pour les personnes démunies 

La Monkey Dust a des effets comparables à ceux de la cocaïne ou des amphétamines : le produit agit comme un puissant stimulant et diminue la perception de la douleur pendant quelques heures.

Mais au-delà de ses effets euphorisants, la MDPV provoque aussi des hallucinations, voire une sévère paranoïa, augmente l’agressivité et les comportements violents.

Particulièrement addictive, cette drogue incite également à consommer toujours plus (craving).

Autre caractéristique préoccupante : son faible coût. 

« Son prix est très bas, notamment comparé à d’autres drogues illicites, ce qui en fait une drogue de prédilection pour les personnes démunies dont les difficultés financières peuvent aggraver leur consommation », alerte le centre britannique de traitement des addictions sur son site.

L’arrivée de ce produit particulièrement addictif et peu cher en France a de quoi inquiéter au vu de la situation de certains pays étrangers.

Dans le centre de l’Angleterre, la Monkey Dust constitue un véritable fléau autour de la localité de Stoke-on-Trent.

Depuis que cette drogue de synthèse a commencé à s’y répandre, en 2018, plusieurs cas de consommateurs commettant des actes de criminalité ont été rapportés.

Dans une moindre mesure, la Belgique est également touchée.

Après une vaste opération de saisie et d’arrestations, début 2024, le parquet de Flandre-Orientale a tenu à mettre en garde contre les « répercussions graves sur la santé physique et mentale » de la consommation de MDPV, même à petite dose.


Sources :

Journal du Dimanche – Élise Morel – 22/09/2025

Journal La Croix – Juliette Vienot de Vaublanc – 05/06/2025


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