Administration de substances nuisibles.

Un phénomène est en train d’émerger en France et submerge les réseaux sociaux et médias ; celui
d’administrer une substance nuisible par injection à l’aide de seringue hypodermique. Ce nouveau phénomène bien connu au Royaume-Uni où des centaines de plaintes d’individus affirment avoir été piqués à leur insu en boite de nuit. Depuis fin mars 2022, de nombreuses plaintes sont recensées sur l’ensemble du territoire national et concernent une population jeune, habituée aux établissements de nuit. Si cette nouvelle manière d’opérer reste méconnue du grand public, l’administration par voie orale existe et persiste depuis des dizaines d’années en restant un véritable fléau.

NOTIONS A CONNAITRE

La soumission chimique se caractérise par l’administration à des fins criminelles ou délictuelles de substances psychoactives à l’insu de la victime et/ou sous sa menace. Les substances sont principalement administrées par voie orale en les diluant dans une boisson. Cependant, il semblerait que de plus en plus de cas démontrent que les auteurs administrent désormais ces mêmes substances par voie injectable en utilisant une seringue hypodermique.

Les molécules susceptibles d’êtres administrées sont les suivantes :

Benzodiazépines et analogues : Clonazépam, 7- aminoclonazépam, bromazépam, hydroxy-bromazépam, diazépam, nordazépam, prazépam, clobazam, oxazépam, alprazolam, hydroxy-alprazolam, loprazolam, lorazépam, lormétazépam, midazolam, hydroxy-midazolam, flunitrazépam, 7-aminoflunitrazépam, nitrazépam, aminonitrazépam, triazolam, hydroxy-triazolam, zolpidem, zopiclone …

Sédatifs non benzodiazépines : Doxylamine, alimémazine, hydroxyzine, cétrizine, niaprazine, amitriptyline, méprobamate, cyamémazine, diphénhydramine, halopéridol …

Stupéfiants, hallucinogènes et anesthésiques : GHB, Cannabinoïdes (THC, 11-OH-HC, cannabidiol, THC-
COOH), amphétaminiques (A, AP, MDA, MDEA, MBDB), Opiacés, cocaïniques, LSD …

Les symptômes les plus fréquents évoqués par les victimes sont : amnésie (partielle ou complète) & trouble de la vigilance (endormissement, somnolence, coma ou état stuporeux) & nausées, vomissements, fourmillement.

QUELQUES CONSEILS …

➔ Dans le cas de l’administration d’une substance nuisible, le scénario des faits va se révéler important pour les enquêteurs qui, en multipliant les recoupements, chercherons à croiser les témoignages. Pensez donc à noter immédiatement ce qui a pu se passer car votre récit sera recueilli chronologiquement.

Préparez-vous aux questions suivantes qui devraient vous être posées : identité des personnes présentes (en clair : qui était là, qui était de votre groupe, qui ne l’était pas) & description des lieux où se sont produits les faits & description des symptômes & description de l’état de santé avant et après les faits supposés & éventuels traitements médicamenteux en cours & commission d’autres infractions (agressions, viol, vol, etc).

Les faits dénoncés se produisant généralement dans les lieux festifs, bien faire préciser, si tel est le
cas, le type et la quantité d’alcool ingérée et les éventuels produits stupéfiants consommés.

➔ Si trace de piqûre, recueillir obligatoirement un certificat médical caractérisant la présence de cette
trace (Unité Médico Judiciaire de préférence (médecin légiste)).