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Les filtres de cigarettes aggravent les risques pour la santé et polluent massivement …


On les croit protecteurs, mais ils ne minimisent en rien les dommages du tabac.

Les filtres des cigarettes auraient même potentiellement des effets nocifs pour la santé, en plus, bien sûr, d’être une immense source de pollution.


Les filtres de cigarettes ne protègent pas des effets nocifs du tabagisme.

Au contraire, ils poussent à «inhaler profondément et plus longtemps» et les «exposent à davantage de substances toxiques».

C’est en tout cas l’un des constats d’une étude publié mercredi dans la revue scientifique Addiction, qui rappelle aussi que les filtres comptent parmi les plus importants «déchets» au monde.

Un mythe entretenu par l’industrie

Les chercheurs soulignent qu’il s’agit d’une «idée reçue» mise en place par les fabricants : l’industrie du tabac a commercialisé les filtres comme rendant les cigarettes «plus douces et moins irritantes, ce qui les rendrait plus faciles à fumer et donc plus attrayantes pour les jeunes».

L’étude appelle à corriger ces représentations «répandues et persistantes».

C’est dans les années 1950 que les filtres sont apparus, en réponse aux rapports scientifiques qui alertaient sur les dangers du tabagisme, le cancer des poumons …

Les cigarettes équipées de ce petit filtre étaient donc présentées comme plus sûres par l’industrie du tabac – et évitaient également de se retrouver avec du tabac entre les dents.

Un petit morceau d’une matière plastique modifiée chimiquement, et traitée avec un peu plus de produits toxiques, et on n’y voit que du feu.

Un coup de marketing effectivement réussi, comme l’affirme la Fondation Surfrider, puisqu’il n’y a pas d’argument scientifique prouvant un effet bénéfique sur la santé.

« L’utilisation des filtres pour la consommation de tabac ne s’accompagne pas d’une réduction des risques pour le fumeur », écrit le Comité national contre le tabagisme (CNCT).

Un positionnement partagé à l’international puisque le Conseil Supérieur de la Santé belge en est arrivé à la même conclusion, tout comme l’Organisation mondiale de la Santé.

Des produits dangereux pour filtrer d’autres produits dangereux

Il y a dix ans, Virginie Guérin, présidente de l’association World CleanUp Day, alertait déjà : « Le mégot contient 2.500 substances toxiques dont une cinquantaine est réellement problématique et cancérigène ».

De fait, ils sont fabriqués à partir de la modification chimique de la cellulose, et contiennent également du dioxyde de titane, une substance toxique, et de la triacétine, un plastifiant irritant. Le tout collé avec une émulsion d’acétate de polyvinyle, donc encore un peu plus de substances chimiques dans ce petit mégot.

Une étude de 2011 publiée dans l’International Journal of Cancer, suggère que si la baisse des taux de cancers épidermoïdes peut être attribuée aux filtres des cigarettes, l’augmentation des taux d’un autre type de cancer, l’adénocarcinome, peut, à l’inverse, leur être attribuée.

Au-delà du côté rassurant du filtre, il allège le goût de la cigarette.

Le filtre réduit le caractère acre de la fumée de tabac, et la rend donc plus appréciable, notamment auprès des plus jeunes.

De quoi tromper le fumeur, qui aura tendance « à prendre des bouffées plus volumineuses et plus prolongées, ce qui leur permet de satisfaire leur besoin en nicotine », constate le CNCT.

Un impact environnemental majeur

Comme le dénonce la Fondation Surfrider, à l’occasion du mégothon, un « méga ramassage de mégots », l’impact sur l’environnement de ces mégots de cigarettes, jetés n’importe où, et qui finissent bien souvent dans l’eau, est désastreux.

« La nicotine contenue dans un mégot se libère en seulement 24 heures et peut contaminer, à elle seule, jusqu’à 1.000 litres d’eau », avancent-ils.

Et d’ajouter :

« Chaque filtre peut contenir entre 12.000 et 15.000 microfibres plastiques, qui finissent dans les sols ou les milieux aquatiques. Chaque année, environ 4.500 milliards de mégots sont jetés dans la nature à l’échelle mondiale. »

Des chiffres confirmés par l’OMS et le gouvernement.

Une proposition de loi avait d’ailleurs été faite, en 2019, afin d’interdire la commercialisation de toute cigarette dotée d’un filtre non compostable.

Elle n’avait pas abouti.


Sources :

20 minutes – Publication du 22/05/2025 – Maïwenn Furic.

Le Figaro Santé – Publication du 19/06/2025 – Aldric Meeschaert

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