Publication Slate – Émilie Staeger – 16 juillet 2025.

Présentée comme une alternative saine au tabac, la cigarette électronique inquiète de plus en plus la communauté scientifique.
Métaux lourds, risques cardiovasculaires, addiction : le vapotage est loin d’être anodin.
Depuis leur arrivée fracassante au milieu des années 2010, les cigarettes électroniques ont séduit des millions d’adeptes, en promettant une solution miracle pour arrêter de fumer.
Mais derrière la vapeur parfumée se cachent des dangers insoupçonnés, rapporte le quotien américain The New York Times.
Alors, le vapotage est-il une vraie alternative ou bien un nouveau piège pour la santé ?
Publiée le 25 juin dans la revue ACS Central Science, une étude américaine a jeté un froid.
Des analyses de la vapeur de plusieurs modèles populaires de cigarettes électroniques ont révélé des concentrations alarmantes de métaux lourds (nickel, antimoine, plomb, etc.), à tel point qu’un des chercheurs a cru à une défaillance de son appareil de mesure.
Ces substances, connues pour leur toxicité, sont susceptibles de s’accumuler dans l’organisme et d’augmenter le risque de cancers et de maladies neurologiques.
Inhaler la vapeur d’une cigarette électronique n’est pas sans conséquence pour le système cardiovasculaire.
À chaque bouffée, le rythme cardiaque s’accélère, les vaisseaux sanguins se contractent et la pression artérielle grimpe. Selon James Stein, professeur à l’université du Wisconsin, vapoter toute la journée revient à vivre en permanence avec une tension élevée, ce qui favorise à long terme les accidents cardiaques et les AVC.
De plus, la chaleur dégagée par l’appareil peut transformer les liquides en substances cancérigènes comme le formaldéhyde.
Poumons «pop-corn» et autres plaisirs |
Loin d’être inoffensive, la vapeur irrite les voies respiratoires, provoquant inflammations, toux chronique et essoufflement.
Chez les asthmatiques ou les personnes qui souffrent de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les symptômes peuvent s’aggraver.
Certaines saveurs contiennent des composés chimiques qui fragilisent les cellules pulmonaires, ce qui augmente le risque de lésions graves, voire de maladies rares comme celle du poumon «pop-corn».
Comme le tabac, la nicotine des cigarettes électroniques réduit la circulation sanguine vers les gencives, les rendant plus vulnérables aux infections et aux maladies parodontales.
Une mauvaise nouvelle pour le sourire des vapoteurs.
Le vapotage n’est pas qu’un geste anodin.
Il crée une véritable dépendance, particulièrement chez les adolescents dont le cerveau est encore en développement.
Les nouveaux modèles, toujours plus puissants et dosés en nicotine, peuvent contenir l’équivalent d’une centaine de paquets de cigarettes dans un seul appareil.
Résultat: l’addiction s’installe rapidement, avec son lot de symptômes de sevrage: anxiété, irritabilité, dépression.
Si le vapotage reste moins répandu que la cigarette classique, son succès auprès des jeunes et la multiplication de nouveaux produits plus addictifs inquiètent les experts.
Les recherches peinent à suivre le rythme effréné de l’innovation, mais une chose est sûre : la vapeur n’est pas aussi légère qu’elle en a l’air.
Prudence, donc, avant de succomber à la tentation du nuage parfumé.

Lisez ceci si vous pensez que la cigarette électronique ne peut pas être pire que la clope classique.
(source : Slate & Héloïse Robert – 27 novembre 2024)
Une étude montre enfin l’impact du vapotage sur la santé: les vapoteurs seraient plus susceptibles que les fumeurs d’être victimes de maladies cardiovasculaires, même sans nicotine dans leur liquide.
Abandonner la cigarette traditionnelle pour la cigarette électronique est l’une des stratégies adoptées par les fumeurs voulant diminuer voire arrêter leur consommation.
Il est souvent clamé que la cigarette électronique, avec ou sans nicotine, est moins dangereuse que le tabac.
Pourtant, un article de la CNN met en avant une nouvelle étude qui détruirait ce mythe, avançant que le vapotage a un effet immédiat sur le fonctionnement des vaisseaux sanguins, même lorsqu’il n’y a pas de nicotine.
L’étude n’a pas encore été publiée, mais a d’ores et déjà été présentée lors de la réunion annuelle de la Radiological Society of North America à Chicago (États-Unis).
Si d’autres recherches sont nécessaires, les scientifiques affirment que ses résultats suggèrent que le vapotage régulier pourrait entraîner des maladies cardiovasculaires.
Bien que les vapeurs d’une cigarette électronique ne contiennent pas les mêmes substances cancérigènes qu’une cigarette à base de tabac, les consommateurs inhalent toujours des produits chimiques.
En plus de l’eau, les liquides des cigarettes électroniques contiennent des substances telles que du propylène-glycol et de la glycérine, mais aussi du plomb, du nickel et du formaldéhyde pour certains. Selon Marianne Nabbout, l’autrice principale de l’étude qui a effectué ses recherches à l’Université de Pennsylvanie (États-Unis), «même s’il n’y a pas de nicotine dans une cigarette électronique, d’autres composants qui y sont présents sont nocifs».
Quel impact sur le système cardiovasculaire ? |
Pour examiner les effets de la cigarette électronique, Marianne Nabbout et ses collègues ont analysé le fonctionnement du corps de fumeurs «traditionnels», de vapoteurs avec et sans nicotine, et de non-fumeurs.
Chaque participant a subi une IRM avant et après avoir fumé ou vapoté, ou à chaque visite pour les non-fumeurs.
Les chercheurs ont également placé un brassard sur le haut de la cuisse de chaque personne pour contrôler la circulation sanguine.
Ils ont pu évaluer la vitesse de la circulation sanguine dans l’artère fémorale (le principal vaisseau de la cuisse) et mesurer la quantité d’oxygène circulant dans le sang.
Si les scientifiques ont constaté une diminution de la vitesse du flux sanguin dans l’artère fémorale au repos chez tous les fumeurs (tabac et vapotage confondus), ils ont découvert un résultat concernant principalement les vapoteurs.
Les consommateurs de cigarette électronique avec nicotine sont ceux présentant la plus grande réduction de la fonction du système cardiovasculaire, les consommateurs de cigarette électronique sans nicotine étant les deuxièmes concernés (oui, devant les consommateurs de cigarette classique).
Avoir un bon système cardiovasculaire est primordial, car il a pour mission de distribuer aux organes, par le sang, l’oxygène et les nutriments indispensables à leur fonctionnement.
Un système défaillant peut entraîner de nombreux problèmes, comme l’apparition de caillots sanguins, de l’hypertension artérielle et des accidents vasculaires cérébraux (AVC).
De plus, les recherches montrent que tous les vapoteurs (avec ou sans nicotine) présentaient une saturation en oxygène réduite, ce qui signifie que leurs poumons absorbent moins d’oxygène que les non-vapoteurs.
Pour le docteur Albert Rizzo de l’American Lung Association, une association luttant contre les maladies respiratoires, «les cigarettes électroniques provoquent probablement une irritation des voies respiratoires, entraînant une inflammation qui se répercute sur le reste de l’organisme.»
Et d’alerter : «Nous ne voulons surtout pas que les jeunes, attirés par les différents arômes disponibles, commencent à utiliser les cigarettes électroniques.»